AIR FRANCE-KLM : la prise de contrôle d'Alitalia pourrait être reportée

29/05/2012 - 12:05 - Option Finance

(AOF) - Selon La Tribune, Air France-KLM, actionnaire à hauteur de 25% de la compagnie transalpine, discute avec les industriels italiens, qui détiennent le reste du capital, pour reporter l'opération de prise de contrôle d'Alitalia par le groupe français, autorisée en 2013 dans le pacte d'actionnaires. La compagnie franco-néerlandaise, qui souhaite racheter Alitalia par le biais d'un échange d'actions, veut décaler l'opération à 2014, voire à 2015. Outre la situation d'Alitalia qui n'a toujours pas atteint l'équilibre économique, le principal problème réside dans la faiblesse de la valeur de l'action d'Air France-KLM, qui flirte depuis des mois avec les 3,5 euros, indique La Tribune. En effet, Air France-KLM vaut en Bourse à peine plus d'un milliard d'euros. "Avec un tel niveau et alors qu'Alitalia (non coté) possédait encore 700 millions d'euros de capital en début d'année, un échange de titres aurait pour conséquence de donner un poids exorbitant aux industriels italiens dans le capital d'Air France-KLM, alors que la compagnie transalpine et ses 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires pèse 7 fois moins que le groupe français (plus de 24,36 milliards d'euros de chiffre d'affaires)", souligne le quotidien.

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Les points faibles de la valeur

- La conjoncture morose pèse sur les résultats du groupe alors que parallèlement le coût du carburant reste élevé ; - L'écart de compétitivité entre AF-KLM et ses principaux concurrents continue lui de se creuser au détriment du premier. La mise en place rapide du plan de transformation structurelle, annoncé début 2012, demeure donc la priorité du groupe ; - AF-KLM doit affronter la concurrence du TGV, des compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair mais également des Compagnies aériennes des Etats du Golfe dont la stratégie repose sur un modèle " de croissance à tout va " et qui bénéficient d'aides étatiques massives ; - Les accords d'entreprise ne sont plus adaptés à l'environnement actuel du transport aérien et pèsent sur la productivité du groupe. La négociation d'un nouvel accord collectif est un sujet délicat ; - Le groupe est confronté à un endettement important qui le met sous pression ; - Les troubles géopolitiques dans le Monde Arabe pénalisent une partie du trafic d'AF-KLM ; - Le groupe reste sensible aux décisions " politiques " comme en atteste le débarquement express de Pierre-Henri Gourgeon à l'automne 2011 ; - Le groupe se doit de réussir sa transformation sous peine, selon les analystes, de se voir marginalisé lors de la prochaine vague de consolidation du secteur.

Comment suivre la valeur

- AF-KLM est considérée comme une valeur de retournement (c'est-à-dire en voie de redressement) ; - Le groupe est dans l'obligation d'accélérer ses réformes structurelles. L'arrivée à l'automne 2011 d'Alexandre de Juniac à la tête du groupe et, surtout, le retour de Jean-Cyril Spinetta aux commandes opérationnelles constituent, selon les analystes, un catalyseur pour des changements rapides. Un plan stratégique à 3 ans a été annoncé début 2012 : le réseau court-moyen courrier est au coeur de la restructuration ; - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs, aux intempéries, et au climat général (troubles géopolitiques, guerres, craintes d'attentats, épidémies) ; - Gros consommateur de carburant, AF-KLM est aussi sensible à l'évolution des cours du pétrole, bien que sa politique de couverture en atténue l'impact ; - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Suite à la hausse du prix du pétrole, l'Association internationale des transports aériens (Iata) a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour les compagnies aériennes sur l'année 2012. Ils seraient plutôt de 3 MdUSD (2,3 MdEUR), contre 3,5 MdUSD estimés en décembre dernier. L'an passé, les profits des compagnies ont atteint 7,9 MdUSD (6 MdEUR). Les nouvelles prévisions de l'Iata sont basées sur un prix moyen du baril de 115 USD, alors que les prévisions précédentes se basaient sur un prix moyen de 99 USD. Les compagnies européennes devraient afficher des pertes de 600 MUSD (450 MEUR) et les compagnies africaines perdront 100 MUSD (75 MEUR). En revanche, les compagnies nord-américaines devraient enregistrer des bénéfices de 900 MUSD (675 MEUR), et celles d'Asie-Pacifique des profits de 2,3 MdUSD (1,7 MdEUR). En 2012, le nombre de passagers devrait continuer de croître (+4,2%) et le fret aérien devrait stagner au niveau atteint au dernier trimestre de 2011. FTB/ACT/