L'Espagne, dernier chapitre de la crise de la zone euro ?

04/06/2012 - 15:50 - Option Finance

(AOF / Funds) - La séquence de la crise de la zone euro a-t-elle ouvert son dernier chapitre avec l'Espagne? Pour que cela soit le cas, encore faut-il que les dirigeants européens et la BCE soient à prêts à agir plus vite et plus fort qu'ils ne l'ont fait jusqu'ici, prévient Fabrice Cousté, DG de CMC Markets France dans une tribune datée du 4 juin. Si l'avenir de la Grèce au sein de la zone euro est une source légitime d'inquiétude, la situation de l'Espagne est sans doute plus alarmante. Le rendement à 10 ans des obligations souveraines espagnoles est revenu dans la zone dangereuse des 7%, observe CMC. Or l'histoire de la crise de la zone euro montre que c'est à partir de ce niveau qu'un Etat est contraint d'appeler à l'aide ses partenaires européens et les institutions internationales (FMI notamment), rappelle Fabrice Cousté. Dans les circonstances actuelles, l'histoire récente nous enseigne également que jouer la montre peut s'avérer particulièrement dangereux. D'autant que l'aide de l'Espagne engagerait des montants particulièrement significatifs, estimés entre 300 et 400 milliards d'euros, poursuit CMC Markets France. Pour éviter de revivre la crise de l'été 2011, qui avait reconduit la zone euro en récession, la BCE sera contrainte d'intervenir plus vite et en mobilisant simultanément tout son arsenal - du plus conventionnel (baisse des taux directeurs) au moins conventionnel (rachats d'obligations souveraines et injections massives de liquidités dans le système bancaire). L'Europe pourra également mobiliser le Mécanisme Européen de Stabilité pour aider à recapitaliser les banques. L'enjeu est bien d'éviter tout risque de contagion, quel que soit le déclencheur de celle-ci. Il faut en tout cas éviter à tout prix le pire des scénarios, avec un sommet courant juillet qui n'apporterait aucune solution pérenne ou serait mal interprété par les marchés, et qui ouvrirait le champ à une envolée de la volatilité, voire à une nouvelle crise de financement (nouvelle fermeture du marché interbancaire par exemple). D'un point de vue boursier, il y a aujourd'hui un terreau favorable à un rebond. Mais celui-ci sera surtout d'ordre technique, car sur le fond rien n'est réglé. AUT/MAF