Crise de la dette : où va l'Espagne ?

06/06/2012 - 11:01 - Sicavonline
Crise de la dette : où va l'Espagne ?

Alors que la dette souveraine espagnole attise les inquiétudes des investisseurs, la possibilité d'une intervention extérieure se précise, selon le dernier bulletin hebdomadaire de JP Morgan Asset Management.

La spéculation a fait rage la semaine dernière sur la dette souveraine espagnole. Si la perspective d'un défaut de paiement demeure peu probable, la possibilité d'une intervention extérieure se précise, indique JP Morgan Asset Management dans son bulletin hebdomadaire. Nouvelle étape de l'interminable crise de la dette, la semaine passée a vu l'Espagne « au centre des préoccupations des investisseurs, devant la Grèce. Le catalyseur semble avoir été le sauvetage plus important que prévu (avec une communication pitoyable) de Bankia, qui a renforcé les inquiétudes des investisseurs à l'égard de l'ensemble du système bancaire espagnol », estime le gestionnaire d'actifs.

Record du spread obligataire germano-espagnol

Certes, « à 6,66% au cours de la semaine », les taux souverains espagnols n'ont pas connu leur pic de « 6,7 atteint durant la dernière panique à l'égard de l'euro en novembre 2011. » Toutefois, compte tenu des planchers historiques des taux allemands, « le spread obligataire par rapport à l'Allemagne a atteint de nouveaux plus hauts, culminant même à 539 points de base (contre un plus haut précédent de 469 points de base en novembre) avant de reculer vendredi dans le sillage de la baisse des rendements obligataires périphériques due à des rumeurs d'une intervention de la BCE », selon JP Morgan Asset Management. De plus, les credit default swap (CDS) espagnols « ont également largement dépassé leurs plus hauts niveaux du mois de novembre et s'élèvent désormais à 599pb, ce qui équivaut implicitement à une probabilité de défaut » proche de 40%, d'après les modèles du gestionnaire d'actifs.

Une intervention extérieure imminente

Bien qu'« un défaut semble toujours improbable, [...] un dénouement [paraît] imminent en Espagne - sans doute avant même les élections législatives grecques. » Cette issue pourrait prendre la forme d'une « annonce d'une recapitalisation du système bancaire espagnol par l'intermédiaire du FESF / MES voire même d'une demande d'assistance externe de la part du gouvernement espagnol - bien que la résistance politique soit encore très forte. » Dans ce contexte troublé, une inquiétude « tient au fait que toute intervention politique significative ne pourra avoir lieu avant la tenue du sommet du Conseil Européen » des 28 et 29 juin. D'ailleurs, en dépit de la faible probabilité d'une sortie de la Grèce de la zone euro, « le décalage temporel entre les élections grecques » des 16 et 17 juin et le sommet devrait déstabiliser les marchés financiers, conclut JP Morgan Asset Management.

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