REMY COINTREAU : encore un bon cru

12/06/2012 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - Rémy Cointreau a publié des résultats annuels 2011-2012 en progression à la faveur notamment de l'engouement croissant des asiatiques pour le cognac. Fort de cette performance, le champion français des spiritueux versera, pour la seconde année consécutive, un dividende exceptionnel d'un euro. Le dividende ordinaire reste également stable à 1,30 euro. Rémy Cointreau a réalisé un résultat net en hausse de 57,2% à 110,8 millions d'euros. Hors éléments non récurrents, le résultat net ressort en progression de 15,3% à 123,9 millions. Le résultat opérationnel courant affiche une augmentation de 24,4% à 207,7 millions. La marge opérationnelle gagne 180 points de base pour s'établir à 20,2% après 18,4% au 31 mars 2011. Le chiffre d'affaires avait déjà été publié. Il s'est établi à 1,0261 milliard, en hausse de 13% (+15,6% en organique). Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un résultat opérationnel courant de 201 millions. Le numéro deux français du secteur derrière Pernod Ricard a indiqué que ces performances reflétaient la dynamique commerciale des activités du groupe dans le monde. Toutes les régions sont en progression, avec des croissances à deux chiffres pour l'Asie-Pacifique et les Etats-Unis. L'Europe est portée par l'Europe de l'Ouest et par la Russie. Rémy Cointreau a précisé que son endettement net était à son plus bas niveau historique à 188,6 millions d'euros (328,9 millions en 2010). Le ratio Dette nette/Ebitda se situe à 0,67. Pour le groupe, la dynamique enregistrée au cours de l'exercice 2011-2012, en dépit d'un environnement économique et monétaire perturbé en Europe, prouve qu'il est très bien armé pour continuer à développer ses marques. Rémy Cointreau restera fidèle à sa stratégie de valeur tout en étudiant d'éventuelles opportunités de croissance. Le groupe se concentre sur la valorisation de ses marques, et continue de miser sur une politique constante d'innovations tout en renforçant l'efficacité de son réseau de distribution. Cette stratégie permettra à Rémy Cointreau d'assurer une croissance régulière et rentable.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- La cession de la branche Champagne ouvre la voie à une nouvelle phase de développement pour Rémy Cointreau à la recherche d'un autre blockbuster de dimension mondiale positionné sur le segment premium et/ou super premium pouvant être commercialisé dans son réseau de distribution asiatique ; - La situation financière est désormais saine. La cession des Champagnes conforte cette situation.

Les points faibles de la valeur

- Les analystes restent prudents à court terme en raison des incertitudes sur le rythme de la reprise économique ; - Les liqueurs sont beaucoup plus exposées aux marchés matures (Etats-Unis, Europe) ; - Les analystes estiment que les perspectives de croissance en Asie sont largement valorisées ; - Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider ; - Le groupe est fortement dépendant du Cognac, qui représente la moitié du chiffre d'affaires.

Comment suivre la valeur

- La consommation de spiritueux dépend, d'une part, des revenus et de la confiance des ménages, et, d'autre part, de l'évolution des modes ; - L'exercice de Rémy Cointreau est décalé et débute chaque 1er avril ; - Les ventes de fin d'année représentent une part importante du chiffre d'affaires ; - Le groupe revendiquant un positionnement haut de gamme de ses produits, le marché a tendance à valoriser Rémy Cointreau comme un acteur du luxe ; - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro ; - L'utilisation du cash retiré de la vente des Champagnes est à suivre ; - L'attrait spéculatif de la valeur est aujourd'hui limité par le refus affirmé de la famille d'envisager toute cession de son contrôle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le marché des "alicaments", ces aliments qui soignent, est un enjeu crucial. Il constitue encore un marché de niche, avec des ventes mondiales limitées à 6,8 MdEUR. Toutefois, ces ventes devraient être supérieures à 8 MdEUR dès 2013. D'après le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, le secteur est dominé par un géant de la pharmacie, l'Américain Abbott, avec 21% de parts de marché. Il se situe juste devant Nestlé (20%) et Nutricia (20%). Nestlé vient de se doter d'un institut de recherche dédié aux seuls alicaments, avec un budget de 415 MEUR. Son concurrent, PepsiCo, a inauguré en 2010 un institut de recherche sur la nutrition. Quant à Danone, il a racheté le spécialiste néerlandais de l'alimentation clinique Nutricia, le Britannique Complan et l'Américain Medical Nutrition. Les géants de l'agroalimentaire ne sont pas les seuls à être actifs sur ce créneau. Le laboratoire Pfizer a repris le fabricant danois de vitamines Ferrosan. Sanofi a acquis il y a trois ans le leader français des compléments alimentaires, Oenobiol. L'Institut Mérieux a, lui, ouvert une filiale baptisée "Mérieux NutriSciences". FTB/ACT/