LAGARDERE annonce ses objectifs pour le pole Travel Retail

12/06/2012 - 09:05 - Option Finance

(AOF) - La branche Lagardère Services du groupe du même nom a annoncé les objectifs dans l'activité de Travel Retail qui représente 2 milliards d'euros, soit 53% de son chiffre d'affaires en 2011). Lagardère vise un taux de croissance moyen du chiffre d'affaires de 10% par an entre 2011 et 2016, en combinant croissance organique et acquisitions. De plus, le groupe attend une progression globale de la marge d'Ebitda comprise entre +0,5 et +1 point d'ici 2016, grâce à une évolution favorable du mix-produit, des acquisitions relutives et une meilleure couverture des coûts fixes. Toutefois, le groupe précise que ces objectifs excluent une crise économique majeure à l'échelle mondiale ainsi que l'hypothèse d'acquisitions transformatrices. Par ailleurs, la branche Lagardère Services vise une position de numéro 2 mondial dans le Travel Retail à l'horizon 2016, avec une présence dans le top 5 mondial pour chacun des trois segments d'activité : Duty Free & Luxe, Restauration et Travel essentials. Le groupe Lagardère a également annoncé qu'il maintenait son objectif de Résop Média pour 2012 : stable par rapport à 2011, à périmètre (hors PMI et Radio en Russie) et change constants. Il repose désormais sur l'hypothèse d'un niveau de recettes publicitaires chez Lagardère Active en baisse de -3% à -5% par rapport à celui de 2011, et non plus sur une hypothèse de stabilité de ces recettes. Comme indiqué en mars 2012, cet objectif ne prend pas en compte trois éléments non prévisibles à ce stade dans la branche Lagardère Unlimited. Il s'agit du règlement des réclamations à la Fédération Française de Football, du règlement du litige avec le Board of Control for Cricket in India, des négociations du contrat avec le Comité international olympique.

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Les points faibles de la valeur

- La branche Sports (Unlimited) ne tient pas les promesses de croissance espérées depuis sa création en 2007. Alors que cette division était présentée, par le management, comme un relais de croissance solide, ses performances tardent à se concrétiser après plus d'un milliard d'euros d'investissement par acquisitions, et ses perspectives semblent de moins en moins encourageantes ; - La valeur subit encore une forte décote en Bourse, en raison du maintien de participations minoritaires dans plusieurs sociétés, notamment Canal+ et EADS, dont les activités sont soit jugées non stratégiques soit trop éloignées de celles de Lagardère, et du manque de visibilité sur leur cession. Ces participations représentent au total environ 40% de l'ANR de Lagardère ; - L'activité défensive, Lagardère Publishing (Edition) pourrait, à moyen terme, subir une pression forte sur les prix, en raison du développement des livres électroniques ; - De façon structurelle, les magazines perdent des parts de marché face aux autres médias et subissent une baisse de leurs recettes publicitaires ; - Le statut de commandite par actions de la société empêche toute tentative d'OPA qui pourrait offrir un potentiel de valorisation au cours du titre.

Comment suivre la valeur

- Lagardère est une valeur défensive grâce à trois métiers (livres, distribution, droits sportifs). Moins de 20% de son chiffre d'affaires est issu de la publicité ; - L'activité Presse est tout de même sensible à la variation des revenus publicitaires mais aussi au cours du papier, qui constitue sa matière première de base ; - La poursuite du recentrage, avec la cession des participations minoritaires, permettrait de réduire la décote en Bourse. Les analystes estiment qu'il faudra attendre l'introduction en Bourse de la participation de 20% dans Canal+ pour que Lagardère retrouve une dynamique boursière. Initialement prévue en avril 2011, cette opération a été reportée sine die en raison de la chute des marchés. La cession de la participation dans EADS n'est pas prévue avant le premier vol d'essai de l'A350 . - L'investisseur activiste américain Guy Wyser-Pratte (0,53% du capital depuis 2010) veut faire évoluer la gouvernance de Lagardère. Sa stratégie est désormais de se faire élire au conseil d'administration pour essayer de faire évoluer le statut de commandite par actions de l'intérieur mais également la stratégie du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/