Les investisseurs passent à côté des obligations marchés émergents

14/06/2012 - 16:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les investisseurs se sont rués sur les obligations marchés émergents ces dernières années, mais beaucoup d'entre eux continuent de limiter leurs achats aux obligations d'État. Shamaila Khan, gérante de portefeuille chez AllianceBernstein, considère que c'est passer à côté d'une opportunité majeure. " L'univers des obligations d'entreprises s'est considérablement étoffé ces dernières années et offre une excellente combinaison en termes de qualité de crédit, de rendement et de plus-values potentielles ". " En moyenne, les obligations d'entreprises des pays émergents affichent une qualité de crédit supérieure à celle des émissions souveraines. [-73]· la fin février de cette année, par exemple, nous avons comparé le principal indice de référence des obligations d'entreprises des pays émergents (J.P. Morgan CEMBI Broad Diversified) et le principal indice de référence des obligations souveraines des pays émergents (J.P. Morgan EMBI Global Diversified). Nous avons découvert que 71% des obligations d'entreprises étaient émises par des entreprises ayant une notation élevée (investment-grade) et que 63% seulement des obligations souveraines l'étaient par des pays ayant cette même notation élevée. 90% des entreprises entrant dans l'indice des émissions d'entreprises sont basées dans des pays notés investment-grade. Il en résulte que la note moyenne des émissions de l'indice des obligations d'entreprises s'établissait à BBB, contre BBB- pour les obligations souveraines ". " Pourtant, malgré une qualité supérieure, l'indice des obligations d'entreprises a rapporté à peine plus aux investisseurs que l'indice des obligations souveraines : à la fin février, il affichait une performance de 5,5%, contre 5,4% pour l'indice des émissions souveraines. Par rapport aux valeurs du Trésor américain comparables, l'indice des obligations d'entreprises a généré une performance de près de 4% alors que l'indice des émissions souveraines affichait une rentabilité d'environ 3,5% ". " L'indice des obligations d'entreprises induit aussi un risque de taux d'intérêt très inférieur à celui inhérent à l'indice des émissions souveraines, comme le montre une duration moyenne de 5,2 ans pour le premier contre 7,2 ans pour le deuxième ". " Et il s'agit là de l'ensemble du marché. Au niveau des titres eux-mêmes, il y a plus encore à gagner d'une sélection active des émissions. En choisissant des obligations d'entreprises attractives dans un pays plutôt qu'en achetant des obligations d'État, les investisseurs ont la possibilité d'engranger des plus-values si les premières surperforment les secondes. Bien entendu, cela doit intervenir dans le cadre d'un portefeuille bien diversifié qui gère à la fois le risque propre aux émissions souveraines et celui inhérent aux obligations d'entreprises ". " Il y a dix ans, les investisseurs n'avaient pas vraiment d'autre choix que d'investir dans les obligations souveraines des marchés émergents. Ce n'est plus vrai aujourd'hui. L'encours des obligations d'entreprises des marchés émergents en devises fortes a augmenté de 250% depuis 2005 alors que l'encours des obligations souveraines n'a progressé que de 50% environ. Nous pensons que ce secteur obligataire va continuer d'être un secteur de croissance intéressant dans les prochaines années ". AUT/MAF