EUTELSAT acquiert un satellite pour 228 millions de dollars

19/06/2012 - 18:20 - Option Finance

(AOF) - Eutelsat Communications, l'un des premiers opérateurs mondiaux de satellites, a annoncé la conclusion d'un accord avec GE Capital pour l'acquisition du satellite GE-23. L'opération, d'un montant de 228 millions de dollars, porte sur l'acquisition du satellite GE-23 ainsi que sur les contrats commerciaux et droits orbitaux qui y sont associés. La clôture de la transaction devrait avoir lieu au second semestre 2012, sous réserve des approbations réglementaires nécessaires. L'acquisition de GE-23 s'inscrit dans une stratégie d'expansion qu'Eutelsat conduit en renforçant sa présence sur les régions offrant les plus forts potentiels de croissance. Doté d'une couverture privilégiée de l'Asie-Pacifique, GE-23 bénéficie d'une demande soutenue de capacité satellitaire. A travers GE-23, Eutelsat acquiert également un portefeuille de clients qui présente historiquement un taux élevé de renouvellement des contrats. Ces ressources additionnelles permettront aussi à Eutelsat d'accompagner le développement de ses clients existants et de capter de nouvelles opportunités de marché.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Sur les trois exercices à venir, la croissance moyenne d'Eutelsat devrait rester près de 2 fois supérieure à celle de son concurrent SES ; - Le groupe a la capacité de faire passer des augmentations de tarifs lors des renouvellements de contrat ; - Les marchés émergents d'Europe Centrale, des Balkans et de la Russie, sont parmi les zones les plus dynamiques à l'échelle mondiale dans la vidéo. Eutelsat bénéficie également du dynamisme de croissance des marchés d'Afrique et du Moyen-Orient ; - La télévision 3D et le très haut débit par satellite offrent des perspectives très encourageantes pour les opérateurs satellites. Ces technologies nécessitent davantage de capacités satellitaires.

Les points faibles de la valeur

- Bien qu'en baisse depuis le début de l'année, le titre évolue non loin de ses plus hauts historiques et se paie environ 18 fois les résultats 2012. C'est le prix à payer pour la visibilité sur la croissance du groupe ; - L'attente des investisseurs est forte sur les perspectives de croissance du groupe. La moindre mauvaise nouvelle est immédiatement sanctionnée ; - Certains clients (Afrique, Moyen-Orient) ont des difficultés financières et Eutelsat n'a pas une visibilité suffisante sur leur capacité à honorer leurs engagements. On peut y voir une conséquence du printemps Arabe et de difficultés de financement dans ces régions ; - Un des principaux risques que court l'opérateur est technologique. En effet, un changement radical de technologie pourrait affecter la demande en capacité satellitaire ; - Les opérateurs satellites doivent actuellement faire face à une offre sur le marché des lanceurs pour satellites commerciaux inférieure à la demande ;

Comment suivre la valeur

- Eutelsat bénéfice d'un statut défensif dans son secteur. Son modèle économique lui a permis de bien traverser la crise ; - La société distribue entre 50% et 75% de son résultat net aux actionnaires. La discipline du management en termes d'acquisition plaide pour un retour de liquidités accru aux actionnaires ; - L'industrie consomme beaucoup de capitaux au départ, mais les dépenses opérationnelles sont ensuite limitées. Une fois lancé, un satellite est utilisable pendant quinze ans ; - L'armée américaine, qui représente 10% du chiffre d'affaires, souhaite s'appuyer davantage sur sa propre capacité satellitaire (constellation MUOS). Les renégociations de contrat sont donc à suivre ; - L'opérateur réfléchit à un développement en Asie ; - La participation de 31,4% d'Abertis au capital d'Eutelsat est à suivre. L'évolution du tour de table du groupe espagnol pourrait l'inciter à céder ses parts.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/