AIR FRANCE va présenter le volet social de son plan de redressement

21/06/2012 - 10:24 - Option Finance

(AOF) - La direction d'Air France dévoilera aujourd'hui en comité central d'entreprise (CCE) le nombre d'emplois susceptibles de disparaître d'ici à 2014 dans le cadre du plan de restructuration Transform 2015. "Un chiffre qui ne devrait pas être éloigné de ceux déjà avancés dans la presse", écrit ce matin "Les Echos". Soit de l'ordre de 5 000 équivalents temps-plein sur un effectif total de 56 586 salariés pour Air France, et de 70 307 en incluant ses filiales. Ce chiffre prend en compte l'objectif d'un gain de productivité de 20%, une offre qui ne devrait pas augmenter de plus de 5% en cumul de 2012 à 2014, contre 4% à 5% par an avant la crise. Le journal indique qu'environ un tiers des 5 000 postes devrait disparaître par le jeu du non-remplacement des départs naturels, estimés à 800 personnes par an. Pour les deux autres tiers, soit plus de 3000 postes, Air France aura bien recours à un nouveau plan de départs volontaires - le deuxième en deux ans -, mais aussi à toute la palette des dispositifs existant, à l'exception des départs contraints, exclus à ce stade. Le plan de départs volontaires s'adressera essentiellement aux quelque 39 000 personnels au sol, là où les sureffectifs seraient les plus importants, poursuit le quotidien. Cependant, les personnels navigants, pilotes et personnels de cabine, devraient également se voir offrir la possibilité de quitter volontairement l'entreprise, soit dans le cadre d'un plan de départs volontaires, soit par le jeu de primes individuelles d'incitation au départ, dont le montant variera en fonction de la proximité de l'âge de la retraite.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- AF-KLM bénéficie d'une des plus fortes expositions du secteur aux pays émergents avec près de 40% de son chiffre d'affaires passager. Le groupe tisse sa toile en développant des partenariats régionaux.

Les points faibles de la valeur

- La conjoncture morose pèsent sur les résultats du groupe alors que parallèlement le coût du carburant reste élevé ; - L'écart de compétitivité entre AF-KLM et ses principaux concurrents continue de se creuser au détriment du premier. La mise en place rapide du plan de transformation structurelle " Transform 2015 ", annoncé début 2012, demeure donc la priorité du groupe ; - AF-KLM doit affronter la concurrence du TGV, des compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair mais également des Compagnies aériennes des Etats du Golfe dont la stratégie repose sur un modèle " de croissance à tout va " et qui bénéficient d'aides étatiques massives ; - Les accords d'entreprise ne sont plus adaptés à l'environnement actuel du transport aérien et pèsent sur la productivité du groupe. La négociation d'un nouvel accord collectif est un sujet délicat ; - Le groupe est confronté à un endettement important qui met le groupe sous pression ; - Les troubles géopolitiques dans le Monde Arabe pénalisent une partie du trafic d'AF-KLM. - Le groupe reste sensible aux décisions " politiques " comme en atteste le débarquement express de Pierre-Henri Gourgeon à l'automne 2011 ;

Comment suivre la valeur

- AF-KLM est considérée comme une valeur de retournement (c'est-à-dire en voie de redressement) ; - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs, aux intempéries, et au climat général (troubles géopolitiques, guerres, craintes d'attentats, épidémies) ; - Gros consommateur de carburant, AF-KLM est aussi sensible à l'évolution des cours du pétrole, bien que sa politique de couverture en atténue l'impact ; - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre ; - Le groupe est dans l'obligation d'accélérer les réformes structurelles. L'arrivée à l'automne 2011 d'Alexandre de Juniac à la tête du groupe et, surtout, le retour de Jean-Cyril Spinetta aux commandes opérationnelles constituent, selon les analystes, un catalyseur pour des changements rapides. Le réseau court-moyen courrier est au coeur de la restructuration. Le groupe doit également redresser et repositionner son activité long-courrier, optimiser le fonctionnement des services en aéroports et des escales, accélérer la transformation du cargo et développer la maintenance et de l'entretien d'avions ; - Le groupe se doit de réussir cette transformation sous peine, selon les analystes, de se voir marginaliser lors de la prochaine vague de consolidation du secteur.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Suite à la hausse du prix du pétrole, l'Association internationale des transports aériens (Iata) a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour les compagnies aériennes sur l'année 2012. Ils seraient plutôt de 3 MdUSD (2,3 MdEUR), contre 3,5 MdUSD estimés en décembre dernier. L'an passé, les profits des compagnies ont atteint 7,9 MdUSD (6 MdEUR). Les nouvelles prévisions de l'Iata sont basées sur un prix moyen du baril de 115 USD, alors que les prévisions précédentes se basaient sur un prix moyen de 99 USD. Les compagnies européennes devraient afficher des pertes de 600 MUSD (450 MEUR) et les compagnies africaines perdront 100 MUSD (75 MEUR). En revanche, les compagnies nord-américaines devraient enregistrer des bénéfices de 900 MUSD (675 MEUR), et celles d'Asie-Pacifique des profits de 2,3 MdUSD (1,7 MdEUR). En 2012, le nombre de passagers devrait continuer de croître (+4,2%) et le fret aérien devrait stagner au niveau atteint au dernier trimestre de 2011. FTB/ACT/