SOCIETE GENERALE : succès de l'offre de rachat sur des dettes hybrides

21/06/2012 - 18:25 - Option Finance

(AOF) - Société Générale a lancé, le 11 juin dernier, deux offres de rachat sur des instruments de dette hybride " Lower Tier 2 " émis par le groupe et placés auprès d'investisseurs institutionnels. La première offre, qui portait sur onze lignes placées en dehors des États-Unis, a expiré le 19 juin 2012. La première phase de la seconde offre, qui portait sur une ligne placée auprès d`investisseurs institutionnels internationaux, a expiré le même jour (cette offre restera ouverte jusqu'au 10 juillet 2012). Société Générale annonce le succès de cette opération qui conduit à un rachat des instruments visés s`élevant à un montant équivalent à 1,7 milliard d'euros. Au travers de cette opération, le groupe réalise un profit avant impôt d'environ 300 millions d'euros et son ratio Core Tier 1 augmente de 6 bp (proforma au 31 mars 2012).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- La valeur reste des plus volatiles en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes sur la dette souveraine en zone euro ne sont pas encore levées ; - La banque pâtit également d'une image ternie par l'affaire Kerviel, les stock-options qui devaient être initialement attribuées à ses dirigeants en pleine crise et les pertes divulguées en gestion d'actifs ; - Regagner la confiance des investisseurs prend du temps. La banque doit aussi réussir à convaincre du réalisme du plan stratégique " Ambition SG 2015 " dans un contexte économique toujours difficile ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôts ; - L'effort d'adaptation, en termes de réduction de la taille des bilans et de moindre dépendance aux marchés de capitaux (deleveraging), est très brutal pour les banques. La SG n'a pas versé de dividende en 2011 ; - Le débat sur le rôle du modèle de la banque universelle dans la crise actuelle pèse sur l'ensemble du secteur.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - La Société Générale s'efforce de convaincre le marché de sa capacité à tourner la page de la crise financière et celle de l'affaire Kerviel ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise de la dette fait peser une vraie menace sur le secteur bancaire. 2012 est une année marquée par le renforcement de la réglementation et les incertitudes conjoncturelles. L'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle pourrait abaisser les notes de dix-sept grandes banques internationales et de cent-quatorze institutions financières européennes, pour tenir compte de l'impact de la crise de la dette souveraine sur le système financier. Ce sont les établissements actifs sur les activités de marché qui sont les premiers concernés par ces dégradations, du fait notamment de conditions de financement plus difficiles. Neuf banques visées par ces dégradations sont européennes, car elles ont été particulièrement touchées par la crise de la zone euro. Si les notes de BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, HSBC et Barclays pourraient être révisées de deux crans, celles de Credit Suisse, UBS et Morgan Stanley pourraient même être abaissées de trois degrés. FTB/ACT/