TOTAL pourrait quitter le consortium Shtokman (presse)

22/06/2012 - 12:03 - Option Finance

(AOF) - Royal Dutch Shell pourrait faire son entrée dans le consortium chargé de développer le gisement gazier géant Shtokman, situé en mer de Barents, en lieu et place de Total (engagé à 25%), selon les informations relayées par la lettre d'information International Oil Daily. Le norvégien Statoil, engagé à hauteur de 24% et un temps pressenti pour quitter le consortium, devrait conserver sa place. Citant des sources proches de Gazprom, l'opérateur du projet, l'International Oil Daily souligne que ces modifications ont été approuvées par le président russe Vladimir Poutine. Pour rappel, Total, Statoil et Gazprom n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur le montant des investissements et le calendrier. Ces discussions prolongées ont alimenté les spéculations sur une possible dissolution du consortium chargé d'exploiter Shtokman. Christophe de Margerie, P-DG de Total, indiquait hier qu'il n'y avait pas de discussions en cours sur une éventuelle sortie de Shtokman, ajoutant espérer un accord global sur le projet d'ici la fin du mois. Pour l'heure, Shell, Gazprom, Statoil et Total n'ont pas encore commenté l'information.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Total élargit notamment son champ de compétences aux gaz non conventionnels et renforce ses positions dans des relais de croissance ( GNL et sables bitumineux) ; - Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie.

Les points faibles de la valeur

- La bonne marche de l'activité est perturbée par (i) des champs matures qui déclinent plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep, qui entraînent des ajustements mécaniques chez les compagnies pétrolières, ou, enfin, (iv) des incidents à répétition dans certains pays (Nigeria...) ; - La crise structurelle du raffinage a été amplifiée par la crise économique ; - L'image de l'entreprise auprès du grand public est ternie du fait notamment des catastrophes de l'Erika et de l'usine AZF ainsi que de la fermeture très médiatisée de la raffinerie de Dunkerque.

Comment suivre la valeur

- Total est de loin la 1ère capitalisation boursière de la place parisienne ; - Pour toute compagnie pétrolière, la croissance de la production de pétrole et de gaz constitue le nerf de la guerre ; - L'évolution de la première capitalisation de la Bourse de Paris est très liée aux cours du baril de pétrole. Comme pour l'ensemble des groupes pétroliers intégrés, le risque le plus important est celui d'une baisse sensible des cours du pétrole, qui impliquerait un fort recul des flux de trésorerie ; - Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel ; - Les projets de développement de Total doivent être appréhendés sur le long terme ; - Les réductions de capacité dans le raffinage en Europe sont inévitables pour des raisons structurelles liées à la baisse de la demande de produits pétroliers et à la prédominance du diesel dans le parc automobile français ; - Les tensions géopolitiques, notamment sur le continent Africain, sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total ; - La part de Total dans le capital de Sanofi est vouée à être cédée d'ici la fin de cette année.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté les dispositions permettant la mise en oeuvre des mesures restrictives adoptées contre le programme nucléaire iranien, dont l'embargo pétrolier. L'AIE considère que jusqu'à un million de barils de pétrole pourraient être perdus à la suite de cet embargo. L'Iran a menacé la communauté internationale de répercussions sur le détroit d'Ormuz, alors qu'environ un tiers du trafic pétrolier mondial y transite. Selon le FMI, l'arrêt des exportations de l'Iran pourrait provoquer une hausse du prix du pétrole d'environ 20% à 30%, le temps que les pays importateurs trouvent d'autres sources d'approvisionnement. L'Arabie saoudite s'est dite d'ores et déjà prête à augmenter sa production de pétrole de 25% si cela était nécessaire. L'AIE ne prévoit pas de perturbation sur le marché mondial du pétrole et ne juge pas nécessaire de puiser pour le moment dans les réserves stratégiques. En juin dernier, cette organisation avait remis sur le marché soixante millions de barils issus des réserves stratégiques, afin d'apaiser les tensions sur le marché pétrolier liées à la crise en Libye. FTB/ACT/