Free Mobile (ILIAD) : débits Internet encore trop faibles (presse)

25/06/2012 - 10:11 - Option Finance

(AOF) - Si Free Mobile a quasiment rattrapé Orange, SFR et Bouygues Telecom sur la téléphonie, le nouvel opérateur reste très en retard sur la qualité du surf mobile révèle la nouvelle série de tests exclusifs commandée par Capital au cabinet Directique. En effet alors que les trois opérateurs télécoms rencontrent des problèmes lors de transfert de fichier de 2 mégaoctets dans 1% des cas seulement, Iliad, la maison mère de Free mobile affiche 10% de taux d'échec. Il faut dire que le débit moyen de l'internet mobile fourni par le dernier entrant est nettement inférieur à celui proposé par ses concurrents. L'écart pouvant aller du simple au double. Les clients de Free surfent en moyenne sur Internet à une vitesse de 0,38 mégabit tandis que les abonnés d'Orange et de SFR atteignent 1,19 mégabit par seconde et ceux de Bouygues 0,79 mégabit par seconde. Enfin, le taux d'échec des appels est toujours trop élevé pour l'opérateur crée par Xavier Niel. 2,4% des appels n'aboutissent pas et entre 18 heures et 21 heures ce taux grimpe à 2,9%. De plus, l'étude de Capital, révèle que les appels acheminés à travers le réseau d'Orange affichent un taux d'échec plus faible que ceux aboutis à travers le réseau propre à Free Mobile : 2,0% contre 3%. Un taux nettement supérieur à ceux de ses concurrents, soit 0,8% de taux d'échec pour Orange, 0,6% pour SFR et 1,2% pour Bouygues.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Les offres mobiles et la structure de coûts sont construites de telle sorte qu'elles génèrent des marges élevées pour Free tout en ne pouvant être répliquées par la concurrence sans abandonner leurs marges ; - Le lancement des offres mobiles est un succès très supérieur aux attentes les plus optimistes malgré les quelques " bugs " de démarrage que le groupe a globalement bien surmontés ; - Plus généralement, Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle Internet ; - Iliad est une société très innovante ; - Iliad est l'un des opérateurs télécoms les moins endettés d'Europe, et ce malgré l'acquisition de la licence de téléphonie mobile.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité ; - La concurrence s'est intensifiée dans le " triple play " depuis les récentes baisses de tarifs de France Telecom et le succès non démenti des offres " quadruple play " (téléphonie fixe et mobile, Internet, télévision) ; - Répliquer le succès d'Internet dans la téléphonie mobile sera plus difficile et peut-être moins spectaculaire que prévu : le marché mobile français est entré dans une phase de surenchère commerciale et d'accélération de sa déflation tarifaire.

Comment suivre la valeur

- Les analystes estiment que le potentiel de croissance de l'activité mobile et les synergie avec l'offre fixe sont sous-estimées dans les cours de Bourse ; - La valorisation d'Iliad dépend aussi de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox. L'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas ; - La " Freebox Revolution " avive encore plus la concurrence ; - Xavier Niel, le fondateur d'Iliad, détient 56% des droits de vote. Le flottant du titre est inférieur à 40%. - Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Internet - FAI et sites internet

Selon une étude du Boston Consulting Group (BCG), d'ici à quatre ans, 3 milliards d'internautes existeront à travers le monde, contre 1,9 milliard en 2010. Cette croissance importante est tirée par deux tendances : l'accès à Internet sur les téléphones mobiles et tablettes, et le développement de l'Internet "social", avec le succès des réseaux sociaux. L'économie Internet devrait représenter une valeur de 4 200 MdUSD en 2016, contre 2 300 MdUSD en 2010. Parmi les pays du G20, le Royaume-Uni serait celui qui enregistrerait la plus forte contribution d'Internet à son PIB (produit intérieur brut). En 2016, Internet devrait représenter 12,4% de son PIB. C'est bien mieux qu'en Corée du Sud (8%) ou en Chine (6,9%), où le nombre d'internautes est en plein essor. Cette part serait également bien supérieure à celle existant dans l'Europe des 27 pays (5,7%), aux Etats-Unis (5,4%), au Canada (3,6%) ou en France (3,4%). Selon BCG, en encourageant les entreprises à être actives sur Internet pour resserrer les liens avec leurs clients, les pays pourraient améliorer leurs perspectives de croissance. FTB/ACT/