EDF s'engage à suivre les prescriptions de l'ASN

28/06/2012 - 18:15 - Option Finance

(AOF) - Suite aux prescriptions présentées par l'ASN dans le cadre des évaluations complémentaires de sureté, EDF a confirmé son engagement à réaliser les travaux visant au renforcement du niveau de sureté de ses installations nucléaires. Ces travaux sur le parc nucléaire s'inscrivent dans le programme d'investissement global du Groupe à horizon 2015. " Nos investissements portent également sur la formation des équipes. Le renouvellement et l'élargissement des compétences est une des clés de la sûreté nucléaire. Comme en 2011, EDF va embaucher cette année encore plus de 2000 personnes dans les métiers du nucléaire et l'ingénierie. C'est un enjeu capital pour le Groupe.", souligne Henri Proglio, PDG d'EDF. Ces travaux sur les centrales existantes et en construction visent à renforcer la robustesse ainsi qu'à assurer des marges de sûreté supplémentaires aux installations face aux risques de séisme et d'inondation, à la perte simultanée de la source de refroidissement et des alimentations électriques et aux conséquences en cas d'accidents graves. EDF indique, dans un communiqué, avoir " d'ores et déjà engagé un plan d'action " qui s'étalera sur plusieurs années conformément aux prescriptions techniques de l'ASN comme par exemple : la mise en place de la Force d'Action Rapide du Nucléaire (FARN) qui sera capable d'intervenir, en cas d'urgence, sur n'importe quel réacteur nucléaire en France d'ici la fin de l'année 2012 ; l'évolution des centres locaux de crise pour gérer des événements extrêmes ; le processus d'appel d'offres pour la fabrication des diesels d'ultime secours. 58 diesels seront installés sur l'ensemble des réacteurs avant 2018. Le principe est de disposer, en cas d'accident et dans l'attente de l'arrivée de la FARN dans les 24 heures, de moyen de secours supplémentaires.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- L'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables, renforce la stratégie du " mix génération " désormais mise en avant, au lieu du " mix géographique " comme précédemment ; - Le groupe a nettement réduit son endettement, ce qui lui confère des marges de manoeuvre pour des opérations de croissance externe ; - La politique de distribution des dividendes est très généreuse.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité est faible en raison de la dimension " politique " de la valeur. L'intervention de l'Etat (85% du capital), notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, tout comme le débat sur la sûreté nucléaire (depuis l'accident de Fukushima en mars 2011) pénalisent régulièrement le titre ; - Une autre incertitude majeure concerne la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique). EDF demande un prix plancher de revente du quart de sa production nucléaire à ses concurrents, comme l'exige la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l'Electricité), de 42 euros/MWh. Ses concurrents évoquent un prix autour de 35 euros/MWh. Aucune nouvelle n'est attendue avant l'élection présidentielle. Certains craignent que la nouvelle majorité n'opte pour une formule ARENH défavorable à EDF ; - La visibilité reste faible sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - La valeur est loin de son cours d'introduction de 32 euros en 2005.

Comment suivre la valeur

- EDF appartient au secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), qui regroupe des valeurs considérées comme défensives ; - Les prix de l'électricité sont administrés en France et fixés par l'Etat. La hausse des tarifs est un des catalyseurs du titre. Elle permet notamment de financer les lourds investissements en cours en France ; - La loi NOME vise à établir une libre concurrence entre tous les acteurs du marché et exige la revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents. Le prix de revente doit être fixé par décret ministériel ; - L'évolution réglementaire en Europe est également à surveiller ; - L'un des grands chantiers pour EDF réside dans l'amélioration du taux de disponibilité des centrales nucléaires ; - Areva et EDF sont historiquement imbriqués. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Trois consortiums, menés par EDF, GDF Suez et l'Espagnol Iberdrola, se lancent dans l'aventure française de l'éolien en mer. Ils ont déposé leurs propositions auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cinq champs sont concernés : Saint-Nazaire, Fécamp, Le Tréport, Courseulles-sur-Mer et Saint-Brieuc. Associé au Danois Dong et à Alstom, EDF est candidat à quatre de ces champs. Autour de GDF Suez, Vinci et l'Allemand E.ON se sont portés candidats avec Areva sur les trois parcs normands (Fécamp, Le Tréport et Courseulles-sur-Mer), et avec Siemens sur celui de Saint-Brieuc. Quant à Iberdrola, associé à Eole-RES, Neoen Marine, Technip et Areva, il s'est porté candidat sur les zones de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le gouvernement français doit révéler les résultats de son premier appel d'offres début avril. Les exploitants devront acquitter une taxe (fonction de leur chiffre d'affaires), dont la moitié sera versée au profit de la préservation du littoral, 35% sera consacré au développement d'une pêche durable et 15% aux autres activités maritimes. FTB/ACT/