LAFARGE : émission obligataire de 500 millions d'euros

02/07/2012 - 18:27 - Option Finance

(AOF) - Dans le cadre de son programme d'Euro Medium-Term Note, Lafarge a placé lundi auprès d'investisseurs institutionnels une émission obligataire de 500 millions d'euros d'une durée de 7 ans, portant un coupon de 5,875%. Bien que le premier cimentier mondial n'ait pas de besoin immédiat de refinancement, le produit de cette émission consolide sa " forte " position de liquidité. Le règlement et l'émission des obligations sont prévus pour le 9 juillet 2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EMTN (European Medium Term Note) : Le programme EMTN (European Medium Term Note) propose un cadre réglementaire et les documents types nécessaires à l'émission sur les marchés financiers d'obligations libellées en euros. La flexibilité du programme en termes de structure et de calendrier d'émission a été inspirée des marchés de papiers commerciaux. Les obligations EMTN peuvent proposer une maturité de 9 mois à 40 ans, et sont en général non garanties. - Le groupe déploie une nouvelle organisation qui permettra de développer davantage de synergies entre les métiers du groupe et de générer des économies de coûts du fait de la suppression d'un échelon hiérarchique (responsable régional) et du regroupement des fonctions supports ;

Les points faibles de la valeur

- Ultra cyclique, le secteur de la construction est toujours à la peine en Bourse ; - L'atonie conjoncturelle des pays matures (47% du CA) décale le scénario de redressement des résultats du groupe ; - Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par une révision des dépenses d'infrastructures ; - Le poids de la dette reste une préoccupation majeure. Le groupe réduit le montant de son dividende pour alléger son endettement ; - Lafarge poursuit la réduction de ses investissements de capacité alors que ses concurrents les ont repris. Cela risque d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché du groupe à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - L'exposition du groupe au Moyen-Orient le rend sensible à la montée du risque géopolitique dans la région depuis début 2011.

Comment suivre la valeur

- Lafarge a détaillé en juin 2012 son plan stratégique 2012-2015 avec des objectifs jugés ambitieux au vue de l'environnement conjoncturel ; - La réduction de la structure des coûts va conférer un effet de levier sur les résultats du groupe lors de la reprise de l'activité. - Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique, ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit, du climat de confiance, et des conditions climatiques ; - Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment ; - Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis ; - Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables ; - La structure actionnariale du groupe est particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence (Groupe Bruxelles Lambert et NNS) et non impliqués par une action de concert. Même s'ils sont des actionnaires de long terme, leurs objectifs peuvent parfois diverger compte tenu des cultures spécifiques de l'un et de l'autre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La plupart des analystes financiers sont prudents sur le secteur et estiment que 2012 devrait être une année difficile. Si les volumes du marché mondial (hors Chine) devraient croître de 3,5%, les augmentations de prix sont jugées insuffisantes pour compenser la hausse des coûts de production. En revanche, malgré les difficultés anticipées de la construction en Europe du fait d'un climat économique morose, Fitch considère que les perspectives de crédit sont stables pour le secteur des matériaux de construction. Les entreprises bénéficient de bilans assainis, avec des niveaux de trésorerie élevés et un risque de refinancement limité. L'agence anticipe que cette année, les difficultés devraient être semblables à celles de 2011, avec une faible croissance de la demande et des marges en retrait. Les volumes ne devraient que faiblement croître sur les marchés matures. Ils pourraient même régresser dans certaines régions. La demande sera plus dynamique sur les marchés émergents, mais certains marchés (comme l'Inde) pâtiront de surcapacités et d'une hausse des coûts. FTB/ACT/