PEUGEOT : le plan de réduction des effectifs se durcit (presse)

03/07/2012 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - A l'occasion du comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire qui doit se tenir le 12 juillet, le groupe PSA Peugeot Citroën pourrait supprimer en France de 8.000 à 10.000 emplois, indique le quotidien Les Echos citant plusieurs sources syndicales. Un chiffre nettement supérieur aux 4.000 suppressions de postes annoncées en novembre 2011. Si la fourchette maximum de cette estimation était atteinte, c'est 10 % des effectifs du groupe dans l'Hexagone qui pourrait être rayés de la carte, souligne le journal économique. La fermeture du site d'Aulnay - qui est l'un des plus gros employeurs de Seine-Saint-Denis avec 3.000 CDI et 300 intérimaires - pourrait à elle seule entraîner la perte de 1.500 à 2.000 emplois, affirme le journal. Environ 600 suppressions de postes seraient envisagées sur le site de Sevelnord. Gravement menacée depuis que Fiat a signifié la fin de sa coopération à compter de 2017, l'usine de Sevelnord devrait néanmoins perdurer, l'accord de coopération avec Toyota dans les véhicules utilitaires étant en bonne voie. L'usine de Rennes, qui fabrique la C5, pourrait quant à elle perdre de 1.000 à 1.500 emplois, selon Les Echos. Durement touché, Rennes a déjà vu ses effectifs divisés par deux en sept ans. De nombreux postes administratifs seraient également sur la sellette. " Ils vont augmenter l'objectif de réduction des effectifs en France à 8.000-10.000 postes ", a estimé hier Christian Lafaye, délégué central Force Ouvrière chez PSA, cité par Bloomberg.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe vise des parts de marché de 8% en Chine d'ici 2015-2020 ; - PSA bénéficie d'une stabilité actionnariale, le groupe familial Peugeot détenant plus de 30% du capital.

Les points faibles de la valeur

- PSA est considéré comme le constructeur européen " mass market " le plus isolé. Il vend encore près de 60% de ses volumes en Europe, où il souffre de surcapacités, et sa structure de coût fixe l'empêche de générer des marges et du cash suffisant dans ses activités automobiles ; - PSA a un positionnement fort sur le segment B, le plus sensible à l'arrêt des aides gouvernementales et où la pression sur les prix est forte ; - Les analystes estiment que le plan d'amélioration des performances opérationnelles, complété récemment par de nouvelles annonces d'économies de coûts, ne sera pas suffisant pour restaurer la compétitivité du constructeur, notamment sur le segment B. Son exécution pourrait même être remise en cause par la dégradation de l'environnement économique. Le succès du renouvellement de la 208 sera déterminant ; - L'internationalisation du groupe pèse au niveau de l'EBIT du fait des investissements importants en Amérique Latine et Russie ; - La situation financière du groupe s'est nettement dégradée.

Comment suivre la valeur

- Peugeot est une valeur cyclique, directement liée à la conjoncture économique et au moral des ménages ; - L'évolution des taux d'intérêt est à observer du fait de l'importance de la vente à crédit dans le secteur (deux voitures sur trois) ; - Le groupe a scellé au printemps 2012 une alliance capitalistique avec l'Américain General Motors (Opel en Europe) qui détient désormais 7% du capital. Jusqu'ici attaché à son indépendance, le groupe avait seulement conclu des accords de coopération ponctuelle avec certains constructeurs (Fiat, Toyota, Mitsubishi ou BMW). Reste à savoir quels seront précisément les contours de cette alliance (coopération uniquement technique, accord ou non capitalistique...) afin de respecter les 3 conditions que le constructeur a toujours mises en avant pour un éventuel partenariat : une stratégie commune, des synergies significatives et la préservation de l'indépendance du groupe ; - La famille Peugeot est réputée pour sa " prudence légendaire " ; - Suivre l'évolution de la participation dans l'équipementier Faurecia, qui a été réduite à 57% suite au rapprochement entre cette filiale et Emcom.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le marché automobile mondial est soumis à de nombreuses alliances, que ce soit entre Daimler et Chrysler, Renault et Volvo, ou Ford et Mazda. Le mariage entre Renault et Nissan a constitué l'une des plus grandes alliances du secteur. Renault détient 43,4% de Nissan et ce dernier détient 15% du groupe français. Dans le cas de Fiat et Chrysler, le constructeur italien possède 58,5% du constructeur américain. L'étape suivante devrait être une fusion. Après avoir multiplié les coopérations techniques simples, PSA Peugeot Citroën va voir le premier constructeur automobile mondial, General Motors (GM), entrer à hauteur de 7% dans son capital. GM deviendra ainsi le deuxième actionnaire principal du groupe français, après la famille, qui détient aujourd'hui 30% des actions et 46% des droits de vote. Sur le plan opérationnel, des synergies importantes sont attendues, mais pas avant un certain temps. Les deux industriels cherchent à partager leurs plates-formes de véhicules, de composants et de modules, et souhaitent créer une société commune, destinée aux achats, pour réaliser des économies d'échelle. FTB/ACT/