Taxe à 75 % sur les hauts revenus : vers une imposition à la tête du client ?

05/07/2012 - 17:34 - Sicavonline
Taxe à 75 % sur les hauts revenus : vers une imposition à la tête du client ?

Certaine dans son principe, la taxe de 75 % sur la part des revenus supérieure à 1 ME, abordée pendant la campagne électorale, pourrait épargner certains revenus. D'après Jérôme Cahuzac le ministre délégué au Budget, les modalités de cette nouvelle imposition ne sont pas encore arrêtées. Il n'est pas exclu que certaines catégories bénéficient d'un traitement de faveur. Au contraire, les dirigeants des grandes entreprises seraient punis pour s'être octroyés des rémunérations « exorbitantes ».

François Hollande s'est engagé, pendant la campagne électorale, à mettre en place une imposition de 75 % sur la part des revenus supérieure à 1 million d'euros. Jérôme Cahuzac le ministre délégué au Budget a confirmé, sur RTL, l'application prochaine de cette taxe : « il y aura une mesure [en ce sens] dans le projet de loi de finances initiale, » présenté à la rentrée. Quoiqu'il arrive le principe d'une taxe de 75 % est donc arrêté, reste à déterminer sa forme et son assiette. Selon Jérôme Cahuzac, son intégration au barème de l'impôt sur le revenu n'est pas acquise. Le gouvernement planche encore sur les « modalités d'application de cette proposition », a fait savoir l'ancien président de la commission des finances à l'Assemblée nationale.

Des solutions pour ne pas « contraindre l'économie »

Plus déroutant encore, l'ex-député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne a sous entendu que l'imposition à 75 % pourrait ne s'appliquer qu'aux rémunérations « illégitimes » afin de ne pas « contraindre l'économie ».

Le gouvernement Ayrault veut ménager les artistes et les sportifs

Que veut-il entendre par là ? Qu'à ce stade de la réflexion, le gouvernement Ayrault pourrait introduire une différence de traitement entre les revenus des dirigeants d'entreprises qui « sont garantis, sont certains et sans risque » et ceux des « artistes, des auteurs, des chercheurs, des chefs d'entreprises et des sportifs, si vous le souhaitez » a-t-il ajouté suite à la demande de précision du journaliste au sujet des sportifs, en précisant toutefois : « encore que [pour] certains on se demande s'il le méritent ». Mis à part le cas de certains sportifs aux comportements douteux, on est en droit de se demander comment le gouvernement va séparer l'ivraie du bon grain ou les méchants et les gentils. Toujours est-il que l'exécutif « veut trouver une solution pour dissuader des rémunérations qui sont perçues comme illégitimes et ne pas décourager l'activité économique, qui qu'on le veuille ou non provient souvent de l'enthousiasme, de l'envie, de l'idée et du talent d'hommes et de femmes, qui après tout ont peut-être l'envie de voir [leurs] talents et [leurs] idées rémunérés au niveau qu'ils le souhaitent », a déclaré Jérôme Cahuzac. Après le monde de la finance, l'opposition devenue la majorité semble avoir trouvé une nouvelle cible « facile » : les grands patrons, qui s'attribuent « de grandes fortunes dans des conditions parfois un peu légère »et qui, toujours aux dires du ministre délégué au Budget, « exaspèrent » les Français « par leurs rémunérations indécentes ».

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