HAVAS se renforce dans le numérique au Benelux

10/07/2012 - 09:54 - Option Finance

(AOF) - Havas a annoncé l'acquisition d'une participation majoritaire dans Boondoggle, la plus grande agence numérique intégrée indépendante du Benelux. Après la transaction, la société conservera son nom actuel et ses bureaux en Belgique et aux Pays-Bas. L'équipe de direction reste inchangée et continuera à détenir une participation minoritaire dans l'agence. Créée en 2007, Boondoggle emploie plus de 120 experts en digital et création dans ses bureaux de Amesterdam et de Louvain. L'agence offre des solutions totalement intégrées à des clients de premier plan comme les grandes marques nationales et internationales Coca-Cola, Nike, Heinz Europe, Iglo Europe, Belgacom, Thomas Cook, Tiense Suiker, Belfius, Kinepolis, Delhaize et Rabobank International Direct Banking. " L'acquisition de Boondoggle fait partie de la stratégie de Havas qui cible des agences tournées vers le futur, reconnues comme leaders de leurs marches et qui excellent en innovation et créativité ", a souligné le groupe français de communication.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Si la taille du groupe Havas est définitivement bien inférieure à celle des autres agences, celle de ses réseaux l'est beaucoup moins. La moindre taille du groupe lui confère aussi agilité, flexibilité et dynamique entrepreneuriale qui peuvent s'avérer être des atouts, notamment en périodes difficiles ; - La structure de bilan d'Havas est excellente. - Avec le rachat de 12% du capital, via une offre publique de rachat (OPRA) achevée en juin 2012, la direction d'Havas démontre qu'elle se préoccupe de l'évolution boursière du titre et qu'elle souhaite en réduire la décote boursière ;

Les points faibles de la valeur

- Le groupe ne dispose que d'un seul réseau de taille mondiale (Havas Worldwide) quand ses concurrents en ont trois, voire quatre ; - Les performances d'Havas restent inférieures à celles de ses concurrents en termes de rentabilité opérationnelle, notamment par rapport à Publicis ; - Le portefeuille d'Havas manque de grands clients internationaux, ce qui rend le groupe plus dépendant des marchés locaux, les premiers touchés en cas de crise. - Le groupe dépend fortement de la conjoncture européenne (60% de l'activité) ; - La présence d'Havas dans les pays émergents (16% du CA), notamment en Asie, est encore trop faible par rapport à ses concurrents. - La valeur évolue avec une décote sensible par rapport aux autres acteurs du secteur, en raison notamment, selon certains analystes, d'un manque de communication avec la communauté financière sur la stratégie du groupe. Havas s'est jusque-là, aux dires des analystes, montré assez réticent à rencontrer les investisseurs dans le cadre de roadshows et a même régulièrement tenu des réunions d'analystes en Français, la plupart du temps sans traduction. Suivre l'amélioration progressive des indicateurs de Havas n'est pas un exercice facile pour les investisseurs étrangers. Mais un changement de culture serait en marche.

Comment suivre la valeur

- Havas donne traditionnellement très peu d'indications sur ses prévisions de croissance et encore moins de chiffres ; - Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, qui est étroitement liée à la conjoncture économique. C'est l'un des premiers secteurs à voir son activité aussi bien s'arrêter que redémarrer ; - A noter que le poste revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Il faut également surveiller le "net new business" qui correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets minoré des pertes de budgets estimées ; - Les intentions dans la communication de Vincent Bolloré, qui détient 37% du capital d'Havas et près de 30% des droits de vote du britannique Aegis, le premier réseau européen d'achats d'espaces, sont à suivre. Mais un rapprochement entre les deux sociétés semble désormais écarté ; - Des acquisitions sont envisageables afin de combler le retard du groupe dans le numérique et dans les zones émergentes. Les analystes estiment que des opérations pertinentes serviraient de catalyseur au titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

Après une croissance de 4% en 2011, le cabinet Strategy Analytics prévoit une progression de 4,9% des investissements publicitaires mondiaux en 2012. Ils atteindraient ainsi 362 MdEUR. Le marché sera porté par des événements à fort impact international, comme les Jeux olympiques, l'Euro 2012 et la présidentielle aux Etats-Unis. Internet et la télévision devraient soutenir le marché publicitaire mondial cette année, avec des augmentations respectives des investissements de 12,8% et 5%. La télévision devrait rester le premier marché publicitaire, avec 146,6 MdEUR d'investissements, soit 40% des dépenses totales. Quant à Internet, il devrait drainer 64,7 MdEUR de dépenses, soit 18% du marché. Cette année, les investissements publicitaires en France devraient se renchérir de 3,2% (+2,1% en 2011), pour s'élever à 10 MdEUR. Strategy Analytics estime que le marché mondial devrait continuer à croître dans les deux ans à venir, avec un total d'investissements de 389 MdEUR en 2014. FTB/ACT/