Airbus (EADS) annonce une commande d'A319 par le Royaume du Bhoutan

10/07/2012 - 12:04 - Option Finance

(AOF) - Airbus a signé une commande ferme pour la compagnie aérienne nationale du Royaume du Bhoutan, Drukair, portant sur l'acquisition d'un Airbus A319 équipé de 'Sharklets', grands dispositifs d'extrémités de voilure conçus pour réduire la consommation de carburant. Cet appareil viendra rejoindre sa flotte actuelle de deux A319. Cette commande, annoncée à l'occasion du salon international de Farnborough au Royaume-Uni, fait suite à un protocole d'accord signé en février dernier. Prix catalogue cette commande atteint 80,7 millions de dollars. Par ailleurs, Airbus devrait annoncer aujourd'hui au salon aéronautique de Farnborough une commande importante de son gros porteur A350, a rapporté Reuters selon une source proche du dossier. Des sources industrielles ont dit à Reuters au cours du week-end que le transporteur hongkongais Cathay Pacific, qui a déjà commandé des A350, serait intéressé.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Les pays émergents qui représentent désormais 47% de l'activité du groupe. Les très dynamiques compagnies aériennes de ces pays représentent par ailleurs 55% du carnet de commandes d'Airbus. La très forte internationalisation de sa clientèle et son exposition aux pays émergents protègent donc EADS du difficile contexte européen et américain ; - Le succès commercial de l'A380 est manifeste et permet à Airbus de vendre désormais l'appareil 25% au-dessus de son prix de lancement ; - Malgré l'échec sur le contrat des avions ravitailleurs américains, EADS est désormais un acteur que le Pentagone ne peut ignorer. Le groupe devrait en tirer les fruits à court terme (nouveaux contrats, procédure d'acquisition d'un groupe américain facilitée...) ; - Grâce à des avances sur commandes significatives, le groupe dispose d'une trésorerie importante, lui permettant d'absorber les à-coups du marché et d'envisager des acquisitions ; - Le groupe a renoué avec sa politique de distribution de dividendes ce qui est interprété comme un signe de confiance dans l'avenir.

Les points faibles de la valeur

- EADS souffre encore d'un déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé. Les principales incertitudes restent toujours focalisées sur ces risques en particulier sur le programme A350 XWB ; - Plus généralement, Airbus éprouve quelques difficultés depuis 2006 à traduire ces succès commerciaux internationaux en de solides et réguliers profits. Une tendance qui pourrait désormais s'inverser ; - L'exposition du groupe aux fluctuations de l'euro/dollar continue de fragiliser régulièrement ses perspectives d'activité et de profitabilité ; - Le durcissement des conditions de crédit est un facteur pénalisant pour le secteur du transport aérien. Le financement reste en effet un rouage majeur dans le mécanisme de préservation de la visibilité en termes de livraisons chez Airbus ; - Les activités Défense restent exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint ; - Alors que la Chine affiche son intention de compter parmi les grandes nations aéronautiques au 21ème siècle, la pression s'accroît sur Airbus et en particulier sur sa gamme court/moyen-courrier directement menacée par le projet d'avions chinois C919 dont le premier vol commercial est attendu en 2016. Airbus a néanmoins opté pour une remotorisation de sa gamme A320 à horizon 2016.

Comment suivre la valeur

- L'évolution des résultats d'EADS demeure largement dépendante de ceux d'Airbus dont l'amélioration significative de la profitabilité attendue dès cette année compensera la stagnation anticipée, ces deux prochaines années, des résultats des autres activités ; - Les performances de l'entreprise sont étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires. La bonne santé du secteur aérien dépend, elle, de la situation géopolitique et économique mondiale, influant sur le tourisme et les voyages d'affaires, mais aussi du prix de baril de pétrole. Les prévisions de livraisons d'avions représentent un indicateur à étudier de près ; - Les salons aéronautiques, notamment ceux dans les pays émergents, sont à suivre : de nouvelles commandes y sont très souvent annoncées. Celui organisé en Chine a lieu en septembre et celui de Dubaï, en novembre ; - Le groupe cherche à limiter l'impact des fluctuations du cours du dollar par rapport à l'euro en développant sa production aux Etats-Unis pour étendre sa base de coûts en dollars. Cela lui permettrait d'accroître sa compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - EADS souhaite renforcer significativement son exposition aux activités de défense au cours des années à venir ; - Le tour de table d'EADS et l'évolution du Directoire sont à suivre. Ni Daimler ni Lagardère n'a vocation à rester actionnaire du groupe, leurs activités respectives étant très éloignées de celles d'EADS. Lagardère qui contrôle 7,5% du capital ne semble pas pressé de vendre sa participation avant le lancement de l'A350 fin 2013. A l'inverse de Daimler cherche une porte de sortie plus rapide.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Selon une étude menée par Euler Hermes, les avionneurs pourraient battre de nouveaux records de livraisons cette année. Les livraisons d'appareils commerciaux pourraient progresser de 12% par rapport à 2011. Déjà l'an passé, les commandes nettes ont doublé, tirées par la demande en provenance des compagnies low-cost, des transporteurs asiatiques et du Moyen-Orient. Les besoins de l'Asie-Pacifique offrent de réelles opportunités pour le secteur. La zone est devenue le premier marché du transport aérien mondial en 2010, avec 33% du trafic total de passagers. Cette part devrait monter à 37% en 2015, selon les prévisions de l'Association du transport aérien international. Airbus estime que la flotte indienne triplera d'ici à 2020. Le trafic aérien augmente plus vite en Inde (+7,5%) qu'en Asie en moyenne (+5,9%). Dans les vingt prochaines années, le besoin des compagnies locales devrait s'élever à 1 040 appareils, soit 145 MdUSD. Actuellement, le marché indien des avions neufs se classe au quatrième rang mondial. FTB/ACT/