CARREFOUR réfléchit à l'avenir de sa présence en Turquie

17/07/2012 - 10:04 - Option Finance

(AOF) - Dans un communiqué publié cette nuit, Carrefour a pris acte de la démission de quatre administrateurs, dont le président, représentant Sabanci Holding dans CarrefourSA, filiale commune des deux groupes en Turquie. Sabanci Holding a informé officiellement Carrefour qu'il proposerait à l'assemblée générale du 27 juillet 2012, la nomination de quatre nouveaux administrateurs dont ils ont communiqué les noms. Carrefour, qui détient 58,2% de la filiale turque, dit désormais réfléchir en lien avec son partenaire à l'avenir stratégique de leur filiale commune "à laquelle il est très attaché". En juin dernier, Carrefour avait annoncé son départ de la Grèce. A cette occasion, le nouveau PDG George Plassat s'était ouvertement interrogé sur l'avenir du numéro un euro européen de la distribution en Turquie.

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Les points faibles de la valeur

- Le groupe est omni-présent dans les hypermarchés (68% du CA). Les difficultés de ce segment en France, du fait du changement des habitudes de consommation dans l'Hexagone avec un attrait plus grand pour les magasins de proximité et la forte présence des indépendants/franchisés, sont à l'origine des contre-performances du 2ème distributeur mondial. La rentabilité en France est à un plus bas historique ; - Le nouveau format d'hyper " Carrefour Planet " est un échec. Il n'a pas permis de redynamiser les ventes du " non-alimentaire " qui représente un tiers du chiffre d'affaires. Le plan est officiellement gelé ; - Les conditions structurelles de marché sont également très difficiles en Belgique (présence marquée des discounters) et en Italie (prédominance du commerce traditionnel), qui sont 2 des autres principaux marchés du groupe ; - Le groupe a perdu la confiance des investisseurs après une succession d'avertissements sur résultats qui a renforcé l'impression inquiétante que le groupe ne fait que constater la dégradation régulière de son activité sans pouvoir la contrôler ; - Le groupe souffre également d'une centralisation excessive entrainant des surcoûts opérationnels importants et d'un sous investissement chronique dans ses magasins ; - Le poids des pays émergents dans le chiffre d'affaires est beaucoup plus faible que celui de Casino ; - La stratégie internet du groupe est quasi inexistante.

Comment suivre la valeur

- Dans un contexte économique adverse, le travail de restructuration du groupe demeurera extrêmement difficile compte tenu de l'ancienneté des maux qui affectent Carrefour tant en France qu'à l'étranger. De ce fait, la recovery sera longue (3 à 4 ans) et 2012 sera encore un exercice de sacrifice sur le plan des résultats et de remise en cause stratégique ; - Les investisseurs attendent des réponses claires aux trois challenges de Carrefour : la remise en ordre la France ; le redressement des deux filiales d'Europe du Sud en grandes difficultés ; le maintien d'un programme d'investissements digne de ce nom dans les pays émergents ; - La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années ; - Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Les distributeurs français et étrangers investissent Internet. Si la plupart ont développé leurs propres sites, certains accélèrent leur stratégie en acquérant un spécialiste. Ahold, leader de la grande distribution aux Pays-Bas, a acquis bol.com, pour 350 MEUR. Le site est leader de la vente en ligne de produits non alimentaires au Benelux, avec 3,4 millions de clients. Le numéro un mondial de la grande distribution, Wal-Mart, souhaite accroître de 18% à 51% sa participation dans l'e-commerçant chinois Yihaodian, actif dans la vente multi-produits. La Chine devrait représenter le premier marché de la vente en ligne en 2015, selon Boston Consulting Group. En France, Casino a repris Cdiscount en 2000, dont l'activité a plus que compensé la baisse des ventes non alimentaires de ses hypermarchés Géant. Il a récemment pris une participation dans la boutique en ligne de vêtements et accessoires Monshowroom.com, avec la possibilité de devenir actionnaire majoritaire. Quant à Auchan, il détient Grosbill, dédié au high-tech et à l'électroménager sur Internet. FTB/ACT/