PSA : Varin veut rassurer sur la santé financière

17/07/2012 - 14:41 - Option Finance

(AOF) - Dans un entretien accordé au Monde, le PDG de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin a indiqué qu'il ne devrait pas y avoir de question sur la situation financière de son groupe. Il conformé que PSA a dépensé 1,2 milliard d'euros de cash au premier semestre (200 millions par mois). Mais en parallèle, le groupe a augmenté son capital, céder des actifs non stratégiques et lancé un emprunt obligataire, pour un total de plus de deux milliards, rappelle-t-il. Le dirigeant du premier constructeur français a reconnu que le "patriotisme économique" avait contribué à freiner certaines orientations stratégiques qui auraient été bénéfiques. PSA a annoncé la semaine dernière un plan de suppression de 8 000 postes en France et la fermeture en 2014 de son site d'Aulnay-sous-bois, provoquant la colère des autorités politiques et d'une grande partie de l'opinion publique. Concernant l'ampleur de la restructuration envisagée, le polytechnicien, qui fêtera bientôt ses 60 ans, reste inflexible. Selon lui, l'internationalisation du groupe a pris du temps. "On ne peut pas avoir des usines qui tournent à la moitié de leur capacité, et ceci à long terme, alors que le marché européen s'est rétréci de 25% en cinq ans", a ajouté Philippe Varin. A cet égard, il juge probable que ses concurrents puissent prendre des mesures similaires.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe vise des parts de marché de 8% en Chine d'ici 2015-2020 ; - PSA bénéficie d'une stabilité actionnariale, le groupe familial Peugeot détenant plus de 30% du capital.

Les points faibles de la valeur

- PSA est considéré comme le constructeur européen " mass market " le plus isolé. Il vend encore près de 60% de ses volumes en Europe, où il souffre de surcapacités, et sa structure de coût fixe l'empêche de générer des marges et du cash suffisant dans ses activités automobiles ; - PSA a un positionnement fort sur le segment B, le plus sensible à l'arrêt des aides gouvernementales et où la pression sur les prix est forte ; - Les analystes estiment que le plan d'amélioration des performances opérationnelles, complété récemment par de nouvelles annonces d'économies de coûts, ne sera pas suffisant pour restaurer la compétitivité du constructeur, notamment sur le segment B. Son exécution pourrait même être remise en cause par la dégradation de l'environnement économique. Le succès du renouvellement de la 208 sera déterminant ; - L'internationalisation du groupe pèse au niveau de l'EBIT du fait des investissements importants en Amérique Latine et Russie ; - La situation financière du groupe s'est nettement dégradée.

Comment suivre la valeur

- Peugeot est une valeur cyclique, directement liée à la conjoncture économique et au moral des ménages ; - L'évolution des taux d'intérêt est à observer du fait de l'importance de la vente à crédit dans le secteur (deux voitures sur trois) ; - Le groupe a scellé au printemps 2012 une alliance capitalistique avec l'Américain General Motors (Opel en Europe) qui détient désormais 7% du capital. Jusqu'ici attaché à son indépendance, le groupe avait seulement conclu des accords de coopération ponctuelle avec certains constructeurs (Fiat, Toyota, Mitsubishi ou BMW). Reste à savoir quels seront précisément les contours de cette alliance (coopération uniquement technique, accord ou non capitalistique...) afin de respecter les 3 conditions que le constructeur a toujours mises en avant pour un éventuel partenariat : une stratégie commune, des synergies significatives et la préservation de l'indépendance du groupe ; - La famille Peugeot est réputée pour sa " prudence légendaire " ; - Suivre l'évolution de la participation dans l'équipementier Faurecia, qui a été réduite à 57% suite au rapprochement entre cette filiale et Emcom.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le marché automobile mondial est soumis à de nombreuses alliances, que ce soit entre Daimler et Chrysler, Renault et Volvo, ou Ford et Mazda. Le mariage entre Renault et Nissan a constitué l'une des plus grandes alliances du secteur. Renault détient 43,4% de Nissan et ce dernier détient 15% du groupe français. Dans le cas de Fiat et Chrysler, le constructeur italien possède 58,5% du constructeur américain. L'étape suivante devrait être une fusion. Après avoir multiplié les coopérations techniques simples, PSA Peugeot Citroën va voir le premier constructeur automobile mondial, General Motors (GM), entrer à hauteur de 7% dans son capital. GM deviendra ainsi le deuxième actionnaire principal du groupe français, après la famille, qui détient aujourd'hui 30% des actions et 46% des droits de vote. Sur le plan opérationnel, des synergies importantes sont attendues, mais pas avant un certain temps. Les deux industriels cherchent à partager leurs plates-formes de véhicules, de composants et de modules, et souhaitent créer une société commune, destinée aux achats, pour réaliser des économies d'échelle. FTB/ACT/