Actions japonaises : la valeur est dans les midcaps

18/07/2012 - 18:23 - Sicavonline (mis à jour le : 09/04/2015 - 16:07)
Actions japonaises : la valeur est dans les midcaps

Depuis une vingtaine d'années, les investisseurs délaissent massivement les actions japonaises. Or, les qualités des entreprises nippones méritent d'être à nouveau reconnues. Sur le plateau de Sicavonline, Romain Boscher, directeur des gestions Actions chez Amundi, les met en lumière.

Les actions japonaises n'ont pas bonne presse. Depuis plus de deux décennies, les investisseurs s'en détournent, non sans un certain à-propos. La fin de l'année passée a souligné avec force ce désintérêt : le 30 décembre 2011, l'indice phare de la place de Tokyo, le Nikkei 225, atteignait son plus faible niveau de fin d'année depuis 1982. De même, au début du mois de juin dernier, l'indice élargi Topix tombait, de son côté, à son plus bas depuis 1983 (695,51 points). Pourtant, à en croire Romain Boscher, directeur des gestions Actions chez Amundi, les investisseurs doivent reconsidérer leur point de vue.

Japon : une forte exposition aux émergents


Des raisons structurelles le justifient. En premier lieu, « le Japon a une forte exposition au commerce mondial et notamment aux émergents, la Chine en particulier, dont il est le premier partenaire commercial », souligne Romain Boscher. En dépit du ralentissement de la croissance chinoise (7,6 % en rythme annualisé au deuxième trimestre), cette exposition constitue encore un atout pour le pays du Soleil-Levant, aux dires du directeur des gestions Actions chez Amundi. De plus, le Japon « a maintenu d'une part un effort considérable en faveur de l'innovation, et de la Recherche & Développement, [...] d'autre part un outil industriel puissant », insiste Romain Boscher.

Japon : une croissance 2012 supérieure à 2011

Des raisons conjoncturelles invitent également à revenir sur les entreprises nippones. Tout d'abord, le Japon devrait être seul pays du G20 à connaître en 2012 une croissance supérieure à celle de 2011 (- 0,7 % contre 2,4 % selon le FMI). Certes, des effets de base expliquent ce rebond, « néanmoins, même en valeur absolue, la croissance japonaise devrait être très probablement supérieure à la croissance européenne », estime le directeur des gestions Actions chez Amundi. En outre, la situation financière du pays ne suscite pas d'inquiétude. Bien que colossale (plus de 200 % du PIB), la dette publique est détenue essentiellement par des résidents, ce qui l'immunise « contre tout choc extérieur. C'est d'ailleurs ce qu'avait relaté le FMI dans une de ses études, en indiquant que la probabilité d'une crise financière au Japon était voisine de zéro, de ce point de vue-là », rappelle Romain Boscher. A l'inverse, le Vieux Continent, aux prises avec la crise de l'euro, et dans une moindre mesure les Etats-Unis, menacés par un ajustement de leurs finances publiques en l'absence d'accord politique sur le fiscal cliff*, se trouvent dans une posture autrement plus délicate.

Bourse japonaise : de nombreuses pépites cachées

Bref, pour Romain Boscher, les actions japonaises méritent un regain d'intérêt. « Ne pas les représenter dans un portefeuille au moins à due concurrence de ce que le Japon pèse à l'échelle mondiale est pour nous un tort à très court terme », déclare-t-il. Mais les investisseurs doivent se détourner des fonds uniquement dédiés aux très grandes capitalisations japonaises. Car la création de valeurs est plus le fait de midcaps nippones. D'après le directeur des gestions Actions chez Amundi, la cote japonaise recèle nombre de « pépites souvent cachées et méconnues des Occidentaux. [...] Il existe beaucoup d'entreprises de taille intermédiaire et moyenne très dynamiques, qui offrent de beaux rendements et ont enfin une culture de l'actionnaire. Elles songent à verser des dividendes, à pratiquer de plus en plus des rachats d'actions, voire à orchestrer des mouvements de fusion/acquisition. » Dans ce contexte favorable, les investisseurs vont-ils remettre des actions japonaises dans leur portefeuille ? Les derniers mois écoulés ont apporté un premier élément de réponse. Depuis le 1er janvier, le Nikkei 225 a surperformé par rapport au CAC 40 (3,42 %, contre 0,54 % pour le principal indice parisien)**. Le début d'un retour en grâce ? * L'expiration de réductions d'impôts et l'entrée en vigueur de baisse des dépenses publiques fin 2012. ** Performances au 17 juillet 2012.

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