BIOMERIEUX : chiffre d'affaires en hausse de 11,4% au S1

19/07/2012 - 18:25 - Option Finance

(AOF) - bioMérieux a publié un chiffre d'affaires de 750 millions d'euros au premier semestre 2012 contre 673 millions d'euros à fin juin 2011, soit une hausse de 11,4%. Il reflète une croissance de 8,7% à devises constantes, dont une progression de 2,9 %, à périmètre d'activité comparable. Dans le domaine clinique, le chiffre d'affaires a augmenté de 1,9% à 597 millions d'euros tandis que les applications industrielles ont augmenté de 8,2% à 153 millions d'euros. Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires s'est établi à 388 millions d'euros, soutenu par l'Asie Pacifique qui a enregistré une croissance organique de 20,6%. Sur le premier semestre, l'activité du groupe mondial spécialisé dans le diagnostic in vitro est restée contrastée par zone géographique, les tendances de fond observées en 2011 s'étant poursuivies. Les conditions de marché ont été difficiles en Europe du Sud (11% du chiffre d'affaires total), les gouvernements cherchant à réduire leurs déficits publics, ainsi qu'en France (11% du chiffre d'affaires total) où les laboratoires de biologie médicale poursuivent leur consolidation. Par ailleurs, les ventes en Amérique du Nord (22% du chiffre d'affaires total) ont été stables, reflétant une base de comparaison élevée et une faible consommation de réactifs dans les applications cliniques. Les pays émergents (27% du chiffre d'affaires total) sont restés bien orientés. L'offre produits de bioMérieux, notamment la microbiologie clinique et industrielle ainsi que la gamme VIDAS, est particulièrement bien adaptée à leurs besoins de santé publique.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe bénéficie d'un modèle économique solide fondé sur l'importante proportion des ventes de réactifs qui assurent des revenus récurrents (85% du chiffre d'affaires) et d'un mix produit positif : nouveaux automates, enrichissement des menus par des tests à forte valeur ajoutée, montée en puissance de la biologie moléculaire et du théranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements, considérée comme l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain) ; - La situation financière du groupe est saine.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement dans lequel le groupe évolue est très concurrentiel ; - Le groupe est directement touché par la conjoncture en Europe de l'Ouest (50% du CA), notamment en Europe du Sud ; - Plus généralement, les différents programmes d'austérité pénalisent les systèmes de santé à travers des baisse de remboursement ou des retards dans les programmes d'investissement des hôpitaux ; - La dynamique des Emergents ne permet pas de compenser l'atonie des ventes en Europe ; - Certains analystes jugent que le groupe n'est pas assez présent aux Etats-Unis (22% des ventes) ; - Les investisseurs ont accueilli fraîchement l'annonce du changement de direction. Alain Mérieux a laissé la place à l'ex-patron d'Ipsen Jean-Luc Bélingard depuis le 1er janvier 2011 ;

Comment suivre la valeur

- Le statut de valeur " défensive " est remis en cause par les difficultés actuelles ; - Le groupe a suspendu son plan stratégique à horizon 2015. L'absence de nouvelles prévisions crée une moindre visibilité sur la soutenabilité du business model et des marges. Les différents relais de croissance mis en place par le groupe (pays émergents, lancement de cinq nouvelles plateformes à partir de fin 2012...) se déploieront progressivement à partir de 2012, puis 2013 mais leur traduction comptable et financière ne se matérialisera pas immédiatement ; - Une revue stratégiques des domaines d'activité les plus importants est en cours ; - La volonté des gouvernements occidentaux de réaliser des économies dans les dépenses de santé est un catalyseur pour la médecine préventive et donc le marché du diagnostic ; - La reconnaissance acquise du théranostic par l'ensemble du corps médical devrait se traduire à terme par un fort développement de ce marché encore balbutiant ; - Le groupe souhaite mettre l'accent sur le développement dans les pays émergents ainsi qu'aux Etats-Unis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon l'institut IMS Health, l'année 2012 sera caractérisée par un montant record de pertes de brevets de 46 MdUSD de chiffre d'affaires pour les grands groupes pharmaceutiques. Selon certains experts, dans les cinq prochaines années, la perte de chiffre d'affaires totalisera environ 150 MdUSD. Le cabinet de conseil Roland Berger considère que l'Américain Eli Lilly sera l'un des plus touchés. Sanofi, Merck-Schering, AstraZeneca et le leader mondial Pfizer seront également très impactés. En revanche, moins de 30% du chiffre d'affaires de Johnson & Johnson et GSK sera affecté. GSK devrait compenser la perte du brevet de son antiasthmatique Sérétide par ses avancées dans les vaccins. Pour affronter ces pertes de revenus, les laboratoires ont mis en place des stratégies variées : lancements de produits innovants, diversification dans les pays émergents, ou valorisation de médicaments connus, en modifiant leur statut. Ainsi, Pfizer cherche à modifier son Lipitor aux Etats-Unis, afin de le transformer en médicament vendu sans ordonnance. FTB/ACT/