CREDIT AGRICOLE officialise la cession de 19,9% de CLSA à Citic

20/07/2012 - 16:50 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole Corporate & Investment Bank a annoncé la cession de 19,9% du capital de CLSA pour 310,3 millions de dollars au chinois Chinois Citic Securities, ainsi que l'attribution d'une option de vente permettant à ce dernier d'acquérir le solde du capital pour 941,7 millions de dollars. Les deux parties prévoient de fixer la date limite de la vente des 80,1% restants au plus tard au 30 juin 2013. " La cession de 19,9 % de la participation au capital de CLSA, qui prend effet ce jour, marque l'aboutissement d'une négociation entamée il y a plus de deux ans entre les deux parties ", ont rappelé Crédit Agricole CIB et Citic Securities. Yin Ke, vice-président et directeur général de Citics International entrera au Conseil d'administration de CLSA. La conclusion de la cession et de l'acquisition des 80,1 % restants de la participation au capital de CLSA sera soumise à l'accord des autorités de tutelle, à l'accord des actionnaires en vertu des statuts de Citics et à toute autre condition habituelle stipulée dans les documents relatifs à la transaction.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Le titre de la banque reste des plus volatils en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes de défaut d'un ou plusieurs pays périphériques européens, Grèce en tête, alimentent cette volatilité ; - CASA est l'une des banques françaises les plus exposées à l'Europe du Sud, et plus spécifiquement à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital. Cette filiale a déjà coûté 6,6 milliards d'euros au groupe et pourrait lui coûter encore 5 milliards d'euros de plus. Ce dossier est extrêmement compliqué à gérer, surtout en cas de sortie de la Grèce de la zone euro. - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôt. - Depuis le départ de la précédente direction, les Caisses Régionales ont repris le pouvoir au sein de la filiale cotée. Les analystes estiment que ce mode de gouvernance ne permet pas de prendre des décisions rapides comme cela qui doit souvent être le cas dans une telle période de crise ; - Plus généralement, les interactions entre l'entité cotée CASA et le groupe Crédit Agricole restent complexes et difficile à appréhender pour un investisseur.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - Il est urgent pour le groupe de ne plus donner l'impression d'un " pilotage à vue " sur le dossier grec. L'arrivée de Xavier Musca, ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République et ancien Directeur Général du Trésor, comme Directeur Général Adjoint de la société, en charge du pôle de la banque de proximité à l'international, du pôle de gestion d'actifs et du pôle Assurances est un grand atout pour CASA. Il a été, auprès de la précédente Présidence de la République, au coeur de toutes les problématiques de la crise européenne. De ce point de vue, son expérience à la fois technique et politique sera plus qu'utile pour sortir la banque du bourbier grec. - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise de la dette fait peser une vraie menace sur le secteur bancaire. 2012 est une année marquée par le renforcement de la réglementation et les incertitudes conjoncturelles. L'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle pourrait abaisser les notes de dix-sept grandes banques internationales et de cent-quatorze institutions financières européennes, pour tenir compte de l'impact de la crise de la dette souveraine sur le système financier. Ce sont les établissements actifs sur les activités de marché qui sont les premiers concernés par ces dégradations, du fait notamment de conditions de financement plus difficiles. Neuf banques visées par ces dégradations sont européennes, car elles ont été particulièrement touchées par la crise de la zone euro. Si les notes de BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, HSBC et Barclays pourraient être révisées de deux crans, celles de Credit Suisse, UBS et Morgan Stanley pourraient même être abaissées de trois degrés. FTB/ACT/