CNP ASSURANCES : succès du dividende payé en actions

20/07/2012 - 18:30 - Option Finance

(AOF) - CNP Assurances a annoncé le paiement du dividende de 0,77 euro par action. L'option pour le paiement du dividende en actions nouvelles, qui pouvait être exercée du 3 juillet 2012 au 17 juillet 2012 inclus, a largement retenu l'intérêt des actionnaires de la Société, notamment ses actionnaires de référence (la CDC, Sopassure et l'Etat) : 86,2 % des droits à dividende ont été exercés en faveur du paiement en actions. Cette opération se traduit par la création de 49 348 883 actions nouvelles, soit une augmentation du capital de 8,31 %.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le titre offre un bon rendement pour ses actionnaires ; - Le groupe détient 52% du capital du brésilien Caixa Seguros. CNP a signé un accord de distribution jusqu'en 2021 avec ce puissant réseau bancaire sur un marché des plus dynamiques ; - La division par quatre du nominal de l'action en juillet 2010 rend la valeur plus accessible aux actionnaires individuels ; - Le groupe bénéficie du soutien implicite de l'Etat français qui détient 1.1% du capital en direct et 40% indirectement via la CDC.

Les points faibles de la valeur

- La croissance du groupe en France (70% du CA) est actuellement capée par la crise financière. La visibilité est faible ; - Le marché de l'assurance-vie est de plus en plus difficile en France avec une réapparition de la décollecte, et ce pour la 1ère fois depuis fin 2008 après la chute de Lehman Brothers. Les encours sont également en baisse. - Le contexte de taux bas rend en effet les fonds en euros peu attrayants pour les investisseurs et pèse sur les marges de ces produits ; - Plus généralement, la concurrence est très forte en provenance des produits d'épargne bancaires (Livrets A...) ; - Même si la fiscalité de l'assurance-vie n'a finalement pas été modifiée dans le cadre de la réforme de la fiscalité du Patrimoine, la question pourrait réapparaître avec la nouvelle majorité présidentielle. Chaque débat sur le sujet pèse sur le marché ; - Plus généralement, la crise de la dette en zone euro pèse sur tous les acteurs du secteur financier. Les portefeuilles obligataires de CNP sont exposés aux dettes italienne et espagnole ; - Autre sujet de préoccupation : le véritable impact des nouvelles règles Solvabilité II, qui n'ont pas encore été totalement fixées mais qui vont décourager les investissements en actions, reste difficile à prévoir. Les assureurs français ont une exposition aux actions supérieure à la plupart de leurs concurrents étrangers.

Comment suivre la valeur

- L'évolution du titre dépend désormais, selon les analystes, de la capacité du groupe à renouer avec la croissance en France, notamment avec les nouvelles offres ; - Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties ; - En tant que premier assureur de personnes en France, CNP dépend des tendances sur le marché de la retraite, de la santé et de l'épargne ; - La fusion de l'un de ses actionnaires, la Caisse d'Epargne, avec le réseau Banques Populaires pour former la BPCE, pourrait à terme permettre au groupe d'équiper encore davantage de clients bancaires ; - Les contraintes prudentielles imposées aux banques par Bâle III pourraient les inciter à céder leurs activités de bancassurance et relancer la spéculation sur CNP.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Moody's a maintenu à "négative" sa perspective pour le secteur français de l'assurance vie. L'agence de notation considère que la rentabilité des assureurs est sous pression et que trouver un équilibre entre la préservation de leur solvabilité et le maintien de l'attractivité de leurs produits représente pour eux un vrai défi. Après la chute de la collecte nette l'an passé, Moody's prévoit que 2012 devrait être encore une année difficile. Les acteurs sont engagés dans une rude concurrence et les faibles taux de rendement des contrats et supports en euros limitent encore l'attractivité des produits. Selon la FFSA, en 2011, le taux de rendement moyen est tombé à 3%, contre 3,4% en 2010. De plus, des dépréciations d'actifs pourraient également sensiblement impacter les résultats de la profession. En revanche, l'agence est plus optimiste pour l'assurance dommages. Elle a revu de "négative" à "stable" sa perspective, en tenant compte de la gestion efficace du cycle tarifaire par les assureurs. Après deux années difficiles, le secteur devrait bénéficier d'un environnement plus favorable. FTB/ACT/