M6 : recul de 14,7% du résultat opérationnel courant semestriel

24/07/2012 - 18:15 - Option Finance

(AOF) - M6 a réalisé au premier semestre un résultat net de 94,4 millions d'euros, en croissance de 3,1%. Le groupe de médias souligne qu'il s'agit de son meilleur résultat net depuis cinq ans. Le résultat opérationnel courant (EBITA) consolidé s'est élevé à 125,3 millions d'euros (-14,7%), une baisse qu'il explique par le recul du chiffre d'affaires publicitaire et les investissements réalisés par la chaîne M6 dans l'Euro 2012. La marge opérationnelle courante consolidée a atteint 17,6%, à comparer avec 20,4% au premier semestre 2011. Le chiffre d'affaires a reculé de 1,2% à 710,8 millions d'euros, en raison du repli de 4% des revenus publicitaires de la chaîne M6. Les revenus non publicitaires ont augmenté de 0,2% à 287,3 millions d'euros. Concernant ses perspectives, M6 indique que l'incertitude sur l'activité économique ne permet pas d'envisager de rebond du marché publicitaire au second semestre. Toutefois le groupe de médias prévoit de continuer à gagner des parts de marché grâce à ses " très bonnes " performances d'audience.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- M6 s'efforce depuis plusieurs années de limiter sa dépendance vis-à-vis du marché publicitaire en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est désormais équivalent à celui de la publicité. Le groupe a une longueur d'avance sur TF1 dans ce domaine ; - La structure financière du groupe est saine ; - La valeur offre un rendement généreux et à faible risque puisque le groupe d'une trésorerie conséquente, sans projet de croissance externe significative ; une partie de ce cash pourrait revenir aux actionnaires sur les prochaines années.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible sur le marché publicitaire français ; - L'attribution de nouvelles fréquences de TNT et l'arrivée de Canal+ dans la TV gratuite vont relancer la fragmentation des audiences, dans un marché publicitaire déjà difficile ; - M6 n'est présente que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux ; - Les activités de vente à distance et de musique ne jouent par leur rôle de relais de croissance ; - L'incertitude sur un éventuel changement de législation en matière de publicité après 20h pèse sur la valeur. La nouvelle majorité présidentielle réfléchit à autoriser le retour de la publicité sur France Télévisions après 20h. Une telle décision en faveur de France TV viendrait, selon les analystes, déstabiliser les grandes chaînes privées, dans un contexte publicitaire tendu et raviverait le problème de financement dual et déloyal des chaînes publiques (un financement semi-public / semi privé pour une concurrence sur les programme au quotidien). Elle stopperait aussi le développement des 6 nouvelles chaînes TNT prévues fin 2012;

Comment suivre la valeur ?

- Les groupes de télévision sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde mutation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre ; - La démocratisation de la VOD (vidéo à la demande) risque de cannibaliser le temps d'écoute de la Télévision ; - La possible montée en puissance de la TV connectée, avec le risque de voir Apple TV et Google TV s'accaparer une partie du marché, est également à surveiller. - Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrentes, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique. La période de fin d'année est très importante ; - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs à suivre ; - Une concrétisation de la stratégie de croissance externe, et donc l'optimisation de la trésorerie nette du groupe, est considérée comme le principal catalyseur en Bourse pour les prochains mois. Mais les cibles sont rares.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/