PEUGEOT : perte nette de 819 millions d'euros au premier semestre

25/07/2012 - 08:35 - Option Finance

(AOF) - PSA Peugeot Citroën a accusé au premier semestre 2012 une perte nette de 819 millions d'euros contre un bénéfice de 806 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant au niveau du groupe à l'équilibre à 4 millions, contre 1,157 milliard au premier semestre 2011. Le résultat opérationnel courant de la division Automobile est en perte à - 662 millions. Le chiffre d'affaires au niveau du groupe a reculé de 5,1% à 29,6 milliards. Le Chiffre d'affaires de la division Automobile a baissé de 10,5%. Dans ce contexte, le constructeur automobile a annoncé de nouvelles économies. Selon Peugeot, la dégradation durable de la demande en Europe rend aujourd'hui nécessaire, au-delà des mesures de réduction des coûts et de gestion du cash mises en place début 2012 et en cours d'exécution, un plan de 1,5 milliard d'euros en 2015. Ce plan ' Rebond 2015 ' permettra de dégager un cash flow opérationnel à l'équilibre fin 2014. Ce plan prévoit une réorganisation de la base industrielle française et une diminution des coûts de structure pour un impact estimé de 600 millions, annoncée le 12 juillet. Ce projet prévoit l'arrêt de la production à Aulnay en 2014, l'adaptation du dispositif industriel du site de Rennes, des mesures de revitalisation sur les sites d'Aulnay et de Rennes et l'ajustement des structures du groupe. Il prévoit également une réduction des investissements de 550 millions, après la fin des montées en charge d'investissements capacitaires en Russie, Amérique latine et Chine. La réduction sera sensible dès 2013. Enfin, ce plan comprend une optimisation des coûts de production résultant notamment de l'alliance avec General Motors pour 350 millions, la moitié des gains venant des premières synergies Achats de l'alliance, l'autre moitié des plans d'action sur les coûts unitaires de conception et de production.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe vise des parts de marché de 8% en Chine d'ici 2015-2020 ; - PSA bénéficie d'une stabilité actionnariale, le groupe familial Peugeot détenant plus de 30% du capital.

Les points faibles de la valeur

- PSA est considéré comme le constructeur européen " mass market " le plus isolé. Il vend encore près de 60% de ses volumes en Europe, où il souffre de surcapacités, et sa structure de coût fixe l'empêche de générer des marges et du cash suffisant dans ses activités automobiles ; - PSA a un positionnement fort sur le segment B, le plus sensible à l'arrêt des aides gouvernementales et où la pression sur les prix est forte ; - Les analystes estiment que le plan d'amélioration des performances opérationnelles, complété récemment par de nouvelles annonces d'économies de coûts, ne sera pas suffisant pour restaurer la compétitivité du constructeur, notamment sur le segment B. Son exécution pourrait même être remise en cause par la dégradation de l'environnement économique. Le succès du renouvellement de la 208 sera déterminant ; - L'internationalisation du groupe pèse au niveau de l'EBIT du fait des investissements importants en Amérique Latine et Russie ; - La situation financière du groupe s'est nettement dégradée.

Comment suivre la valeur

- Peugeot est une valeur cyclique, directement liée à la conjoncture économique et au moral des ménages ; - L'évolution des taux d'intérêt est à observer du fait de l'importance de la vente à crédit dans le secteur (deux voitures sur trois) ; - Le groupe a scellé au printemps 2012 une alliance capitalistique avec l'Américain General Motors (Opel en Europe) qui détient désormais 7% du capital. Jusqu'ici attaché à son indépendance, le groupe avait seulement conclu des accords de coopération ponctuelle avec certains constructeurs (Fiat, Toyota, Mitsubishi ou BMW). Reste à savoir quels seront précisément les contours de cette alliance (coopération uniquement technique, accord ou non capitalistique...) afin de respecter les 3 conditions que le constructeur a toujours mises en avant pour un éventuel partenariat : une stratégie commune, des synergies significatives et la préservation de l'indépendance du groupe ; - La famille Peugeot est réputée pour sa " prudence légendaire " ; - Suivre l'évolution de la participation dans l'équipementier Faurecia, qui a été réduite à 57% suite au rapprochement entre cette filiale et Emcom.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le marché automobile mondial est soumis à de nombreuses alliances, que ce soit entre Daimler et Chrysler, Renault et Volvo, ou Ford et Mazda. Le mariage entre Renault et Nissan a constitué l'une des plus grandes alliances du secteur. Renault détient 43,4% de Nissan et ce dernier détient 15% du groupe français. Dans le cas de Fiat et Chrysler, le constructeur italien possède 58,5% du constructeur américain. L'étape suivante devrait être une fusion. Après avoir multiplié les coopérations techniques simples, PSA Peugeot Citroën va voir le premier constructeur automobile mondial, General Motors (GM), entrer à hauteur de 7% dans son capital. GM deviendra ainsi le deuxième actionnaire principal du groupe français, après la famille, qui détient aujourd'hui 30% des actions et 46% des droits de vote. Sur le plan opérationnel, des synergies importantes sont attendues, mais pas avant un certain temps. Les deux industriels cherchent à partager leurs plates-formes de véhicules, de composants et de modules, et souhaitent créer une société commune, destinée aux achats, pour réaliser des économies d'échelle. FTB/ACT/