CASINO : l'International en soutien

26/07/2012 - 10:25 - Option Finance

(AOF) - Casino a réalisé au premier semestre 2012 un résultat net normalisé en hausse de 0,2% à 178 millions d'euros pour un résultat opérationnel courant en progression de 11,6% à 638 millions. Les fortes progressions de l'Amérique Latine et de l'Asie ont compensé la chute enregistré en France. Le chiffre d'affaires a progressé de 7,5% en données publiées à 17,348 milliards (+4,1% en organique hors essence). Les analystes tablaient sur un résultat opérationnel courant de 642 millions et sur un chiffre d'affaires de 17,45 milliards, selon Reuters. Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires s'est établi à 8,6086 milliards, en hausse de 3,8%. La croissance organique, hors essence, est ressortie à 1,7% à la faveur de l'international. Elle a toutefois nettement ralentie par rapport au premier trimestre (+6,6%) en raison du recul marqué de la France. En effet, la croissance organique du groupe à l'International s'est établi à 5,4% tandis qu'elle a reculé de 1,4% en France. En France, les ventes dans les hypermarchés Géant Casino ont chuté de 5,1% au deuxième trimestre, à comparer à un recul de 5,7% dans les hypers de Carrefour à la même période. La baisse a également été forte chez Franprix (-4%) et Leader Price (-3,4%), tandis que Monoprix a bien résisté, limitant son repli à 0,8% sur le trimestre. Le PDG Jean-Charles Naouri a déclaré : " Le groupe a engagé au cours du semestre des opérations majeures à l'issue desquelles sa structure sera simplifiée et son profil renforcé par une plus grande exposition aux marchés à forte croissance et aux formats porteurs. La progression de la rentabilité opérationnelle au premier semestre prouve une nouvelle fois la résilience de son modèle d'activité". Casino a confirmé l'ensemble de ses objectifs financiers 2012. Le groupe prévoit notamment une croissance supérieure à 10%, une stabilité de sa part de marché dans l'alimentaire en France, une progression des résultats de Franprix Leader Price et un ratio de dette nette sur Ebitda inférieur à 2,2.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- La proximité est au coeur de la stratégie de Casino. Le groupe profite ainsi de l'évolution des tendances vers ce type de consommation. Cela lui permet également d'afficher une bonne résilience dans l'Hexagone, malgré un contexte difficile ; - Le groupe s'est désengagé des Pays-Bas, marché très concurrentiel. Casino n'est donc plus présent en Europe, en dehors de la France. Cela lui permet d'être moins sensible à une consommation durablement faible sur le Vieux Continent ; - Dans la conjoncture économique actuelle, les marques de distributeurs tirent leur épingle du jeu. Casino est leader sur ce segment ; - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu : la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution ; - L'immobilier est un pilier stratégique, via la filiale cotée Mercialys. La réduction en cours de la participation de Casino au capital de cette société foncière ne remet par en cause le partenariat. La création de Mercialys et sa cotation en bourse a permis à Casino d'extérioriser une partie de la valeur de ses actifs immobiliers.

Les points faibles de la valeur

- La position du groupe sur son marché domestique est toujours perçue comme un facteur d'incertitude : prix élevé des marques nationales dans certaines enseignes, absence de taille critique en hypermarchés, vive concurrence en hard discount ; - Les très grandes surfaces représentent encore un tiers du chiffre d'affaires ; - Le hard discount a été touché de plein fouet par la crise. Il y a également un risque de cannibalisation avec l'activité hypermarchés.

Comment suivre la valeur

- Casino affiche une décote moyenne de 10% par rapport aux autres acteurs du secteur. Pourtant, la forte présence dans les magasins de proximité offre à la valeur un profil défensif dans le secteur ; - Les performances du groupe sur son marché domestique (66% des ventes) et la confirmation du redressement de Leader Price restent le principal catalyseur boursier ; - La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années ; - Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique) ; - Casino pourrait s'appuyer sur son site cdiscount, leader français des ventes en ligne dans le non-alimentaire, pour lancer une enseigne non-alimentaire de petite surface dans les centres-villes. Un magasin test a déjà ouvert à Paris.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Les distributeurs français et étrangers investissent Internet. Si la plupart ont développé leurs propres sites, certains accélèrent leur stratégie en acquérant un spécialiste. Ahold, leader de la grande distribution aux Pays-Bas, a acquis bol.com, pour 350 MEUR. Le site est leader de la vente en ligne de produits non alimentaires au Benelux, avec 3,4 millions de clients. Le numéro un mondial de la grande distribution, Wal-Mart, souhaite accroître de 18% à 51% sa participation dans l'e-commerçant chinois Yihaodian, actif dans la vente multi-produits. La Chine devrait représenter le premier marché de la vente en ligne en 2015, selon Boston Consulting Group. En France, Casino a repris Cdiscount en 2000, dont l'activité a plus que compensé la baisse des ventes non alimentaires de ses hypermarchés Géant. Il a récemment pris une participation dans la boutique en ligne de vêtements et accessoires Monshowroom.com, avec la possibilité de devenir actionnaire majoritaire. Quant à Auchan, il détient Grosbill, dédié au high-tech et à l'électroménager sur Internet. FTB/ACT/