VALLOUREC pénalisé par la conjoncture au deuxième trimestre

26/07/2012 - 18:18 - Option Finance

(AOF) - Vallourec a réalisé au premier semestre 2012 un résultat net, part du groupe en baisse de 56% à 85 millions d'euros. Au deuxième trimestre, le fabricant de tubes sans soudure en acier a vu son bénéfice fondre de 50% à 57 millions, pénalisé, comme au premier trimestre par la baisse de la demande en Europe et au Brésil. Le résultat brut d'exploitation (RBE) a reculé de 25% à 191 millions tandis que le chiffre d'affaires a progressé de 3% à 1,328 milliard. La marge RBE sur chiffre d'affaires a reculé, passant de 19,7% au deuxième trimestre 2011 à 14,4% au deuxième trimestre 2012. Sur la seconde moitié de l'année, Vallourec estime que ses ventes devraient continuer à bénéficier d'une demande soutenue sur les marchés Pétrole et Gaz. "Cependant, les perspectives sont défavorables sur les autres marchés, notamment en Europe et au Brésil, où la plupart des indicateurs économiques ont été récemment revus à la baisse et font apparaitre l'absence de la reprise précédemment attendue", a ajouté la societé de services pétroliers. Dans cet environnement peu porteur, le groupe a annoncé la poursuite de l'adaptation de ses capacités de production en Europe, et l'accélération de son programme de réduction de coûts. Grâce à ces mesures, à l'amélioration du mix produits soutenue par l'activité Pétrole et Gaz ainsi qu'à l'impact favorable du renforcement du dollar, et dans les conditions actuelles du marché, Vallourec maintient l'objectif d'une progression régulière de sa marge et confirme viser un taux de marge brute d'exploitation proche de 15% pour l'ensemble de l'année 2012. En revanche, le groupe n'a pas confirmé son objectif de croissance d'environ 5% de son chiffre d'affaires pour 2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Vallourec bénéficie d'un savoir-faire remarquable, reconnu par ses clients, ce qui lui confère une forte capacité à imposer ses prix ; - Les investissements réalisés au Brésil, marché à fort potentiel, devraient procurer à Vallourec un avantage concurrentiel important ; - Le groupe réalise plus de 40% de son activité dans les pays émergents, un des taux les plus élevés au sein des sociétés du CAC 40. Il poursuit notamment une stratégie de maillage en Chine avec des prises de participation dans des sociétés locales ; - Grâce à la solidité de son bilan, Vallourec est en mesure de saisir de nouvelles opportunités de développement dans les solutions tubulaires premium.

Les points faibles de la valeur

- Le momentum sur le titre reste peu favorable avec une amélioration très progressive des performances opérationnelles. Une franche amélioration n'est pas attendue avant le second semestre 2013, avec un réel impact en 2014 ; - Le management doit faire face à une dichotomie entre les cycles industriels longs et les attentes des investisseurs plus court termistes. Il doit gérer en parallèle 2 imposants projets industriels (Brésil et Etats-Unis) qui ont, bien évidemment, du sens d'un point de vue stratégique mais qui sont pénalisants à court terme en raison d'une montée en charge plus longue que prévu ; - L'activité " hors Energie " (23% du CA) en Europe ne montre pas de signe de redémarrage en raison de la prudence des distributeurs dans les activités mécaniques, automobiles et de construction; - Les commandes des tubes pour les centrales électriques reculent du fait des reports d'investissement dans les centrales thermiques en Europe ou d'une concurrence exacerbée en Chine et en Inde ; - La question du nucléaire constitue pour le groupe le principal enjeu avec le risque de voir gelés de futurs programmes d'investissements ; - Le rendement de l'action est très faible.

Comment suivre la valeur

- L'activité cyclique est très sensible à l'évolution de la conjoncture, en particulier aux Etats-Unis. Les performances du groupe sont sensibles à l'évolution du dollar car les coûts de production de ses usines européennes sont majoritairement libellés en euros, alors que leurs revenus s'établissent en dollars ; - La division pétrole et gaz représentant 50% du chiffre d'affaires, le groupe est très sensible au prix du baril de pétrole. Ce dernier détermine avec un décalage de six mois à un an le niveau d'investissement des compagnies pétrolières dans l'exploration-production, et la demande de tubes de forage. Le titre est donc favorisé dans le cas d'un cours élevé du pétrole ; - A suivre, les projets du géant brésilien Petrobras qui envisage d'investir plus de 220 milliards de dollars d'ici à 2014. Vallourec compte sur la mise en production de son usine au Brésil pour en profiter ; - Le capital du groupe est très morcelé, ce qui le rend opéable. Mais la présence du FSI au capital protège Vallourec d'une éventuelle offre hostile au moment d'une éventuelle sortie de Bolloré.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Le secteur des mines pourrait vivre la plus grosse fusion de son histoire, avec le rachat annoncé du minier Xstrata par le géant du négoce des matières premières, Glencore. Cette opération de 80 MdUSD souligne qu'une nouvelle ère s'ouvre pour le secteur : maintenant que les géants de l'extraction sont nés (comme BHP Billiton et Rio Tinto), après des acquisitions spectaculaires, les acteurs cherchent à maîtriser l'ensemble du cycle des matières premières (de l'extraction au négoce), en adoptant une stratégie d'intégration verticale. Selon une étude menée par Ernst & Young, l'année 2012 devrait être marquée par une vague de fusions-acquisitions dans les mines, en ligne avec 2011. Dans un environnement incertain, mais bénéficiant de bilans assainis et d'une forte demande en matières premières en provenance d'Asie, les entreprises souhaitent se développer par croissance externe. L'an passé, la valeur des opérations de consolidation a bondi de 43%, à 162 MdUSD, selon Ernst & Young. FTB/ACT/