ERAMET : BofA Merrill Lynch passe à l'Achat

27/07/2012 - 11:26 - Option Finance

(AOF) - Bank of America Merrill Lynch est passé d'une recommandation Sous-performance à Achat et maintenu son objectif de cours à 134 euros. Le broker a revu à la hausse de 31% ses prévisions de prix du nickel soit 9,50 dollars /lb pour mieux refléter les conditions actuelles du marché.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Eramet a relancé ses investissements de capacité ; - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe n'a pas la taille critique face aux géants miniers ; - Eramet doit désormais faire face à une nouvelle concurrence en Nouvelle Calédonie où l'entreprise dominait jusque-là sans partage. La volonté de procéder à un rééquilibrage économique de l'île, suite aux accords de Matignon de 1988, a permis l'ouverture de deux sites de production de nickel, l'un exploité par le Suisse Xstrata et l'autre par le Brésilien Vale ; - En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire ; - Plus généralement, la présence du groupe en Nouvelle-Calédonie mais également au Gabon confère à la valeur une prime de risque élevée en Bourse ; - Le groupe est confronté à la dégradation de la rentabilité de sa branche nickel sous l'effet de l'évolution du coût de l'énergie, des taux de change, de l'évolution du gisement et surtout d'une dégradation de la productivité de l'entreprise ; - Les trois activités du groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats. La sidérurgie constitue 70% de la clientèle du groupe ; - Le développement du groupe est freiné par la structure de son actionnariat et notamment par la guerre que se livre la famille Duval et l'homme d'affaires Romain Zaleski sur le montant de leurs parts dans le capital.

Comment suivre la valeur

- A suivre particulièrement, l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse ; - A suivre également la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel. Le Gabon souhaite entrer au capital d'Eramet. Une opération qui s'inscrirait dans la stratégie de garder d'excellentes relations avec les gouvernements des pays où le groupe est présent. Cela lui permettra également de consolider ses positions dans le manganèse ; - Areva a finalement cédé mi-mai 2012 sa participation (26%) au Fonds Stratégique d'Investissement (FSI). Cette transaction permet à l'Etat, qui contrôle Areva et le FSI, de conserver dans son giron la participation clef du groupe nucléaire dans Eramet. Reste à savoir si l'Etat sera simple porteur d'actions ou s'il fournira une réelle orientation industrielle à Eramet ; - Le groupe souhaite se développer sur de nouveaux métaux comme le lithium ou le niobium.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Le secteur des mines pourrait vivre la plus grosse fusion de son histoire, avec le rachat annoncé du minier Xstrata par le géant du négoce des matières premières, Glencore. Cette opération de 80 MdUSD souligne qu'une nouvelle ère s'ouvre pour le secteur : maintenant que les géants de l'extraction sont nés (comme BHP Billiton et Rio Tinto), après des acquisitions spectaculaires, les acteurs cherchent à maîtriser l'ensemble du cycle des matières premières (de l'extraction au négoce), en adoptant une stratégie d'intégration verticale. Selon une étude menée par Ernst & Young, l'année 2012 devrait être marquée par une vague de fusions-acquisitions dans les mines, en ligne avec 2011. Dans un environnement incertain, mais bénéficiant de bilans assainis et d'une forte demande en matières premières en provenance d'Asie, les entreprises souhaitent se développer par croissance externe. L'an passé, la valeur des opérations de consolidation a bondi de 43%, à 162 MdUSD, selon Ernst & Young. FTB/MAF/105