EULER HERMES : repli du résultat net au premier semestre

27/07/2012 - 11:50 - Option Finance

(AOF) - Euler Hermes a réalisé au premier semestre un résultat net en repli de 16,2% à 161,4 millions d'euros. L'assureur crédit, filiale de l'assureur allemand Allianz, a été pénalisé par une charge d'impôts et un ratio de sinistres plus élevés que l'an dernier compte tenu de la détérioration de la conjoncture économique. Le résultat opérationnel reste élevé à 237,1 millions d'euros, bien qu'en baisse par rapport à l'année dernière. Le ratio des coûts net s'est amélioré d'1,8 point grâce au programme Excellence et à des commissions de réassurance en hausse Le ratio des sinistres net a augmenté de 9,1 points entre les deux périodes, dont 5 points s'expliquent par trois sinistres, dont le dépôt de bilan du géant allemand de la droguerie Schlecker en début d'année. L'augmentation résiduelle s'explique par une plus grande fréquence de sinistres comparativement au niveau encore très bas observé en 2011. Le chiffre d'affaires a progressé de 5,6% à 1,1898 milliard d'euros. Dans un environnement économique incertain, la demande d'assurance-crédit a été forte au cours du premier semestre de l'année 2012. La production nouvelle a dépassé le niveau de l'année dernière qui fut une année record. Le taux de rétention du portefeuille commercial atteint 93%, son plus haut niveau, contribuant ainsi à une croissance des primes de 5,5%, malgré la stagnation conjointe des prix et du chiffre d'affaires de nos assurés. "Dans un contexte d'incertitude majeure et persistante, et un environnement toujours plus difficile pour les échanges commerciaux, le groupe reste solide et rentable", a souligne Euler Hermès. L'adéquation risque/prix du portefeuille commercial restera un point d'attention majeur.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe est reconnu pour sa capacité à sélectionner les meilleurs dossiers ; un atout en période de crise en zone euro ; - Les cycles de l'assurance-crédit étant par nature très courts, Euler Hermes a la capacité de s'adapter rapidement à la conjoncture et de gérer les risques en modifiant sa tarification et ses franchises ; - Le groupe a réduit son exposition aux risques depuis la crise de 2008/2009 et renforcé fonds propres et marges de solvabilité ;

Les points faibles de la valeur

- L'activité d'Euler Hermès est peu connue des investisseurs ; - Euler Hermes étant le seul véhicule coté dans une activité pointue avec des règles comptables spécifiques, les comparaisons et évaluations sont plus difficiles à élaborer et les investisseurs du coup plus frileux ; - Le titre est sensible à une hausse du risque d'insolvabilité des clients du groupe dans les pays de la zone euro. A quoi s'ajoute une éventuelle sortie de la Grèce de la zone et l'effet boule de neige qui pourrait en résulter ; - Le flottant du groupe est limité.

Comment suivre la valeur

- L'assurance crédit est un métier particulièrement cyclique. L'évolution de la conjoncture mondiale détermine pour une large part les défaillances d'entreprises ; - Par ailleurs, les primes versées par les entreprises sont indexées sur leur chiffre d'affaires et dépendent donc également de la bonne marche des affaires. Le groupe est par ailleurs dépendant de la conjoncture en Allemagne (un tiers du chiffre d'affaires) ; - Euler Hermes devra revoir les moyens alloués aux différentes régions dans lesquelles il est présent, en privilégiant les nouvelles zones de croissance comme l'Amérique latine et la Chine ; - La spéculation sur une vente d'Euler Hermes par Allianz est récurrente. Pour l'assureur allemand, les synergies avec l'activité d'assurance-crédit ne sont pas très importantes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Moody's a maintenu à "négative" sa perspective pour le secteur français de l'assurance vie. L'agence de notation considère que la rentabilité des assureurs est sous pression et que trouver un équilibre entre la préservation de leur solvabilité et le maintien de l'attractivité de leurs produits représente pour eux un vrai défi. Après la chute de la collecte nette l'an passé, Moody's prévoit que 2012 devrait être encore une année difficile. Les acteurs sont engagés dans une rude concurrence et les faibles taux de rendement des contrats et supports en euros limitent encore l'attractivité des produits. Selon la FFSA, en 2011, le taux de rendement moyen est tombé à 3%, contre 3,4% en 2010. De plus, des dépréciations d'actifs pourraient également sensiblement impacter les résultats de la profession. En revanche, l'agence est plus optimiste pour l'assurance dommages. Elle a revu de "négative" à "stable" sa perspective, en tenant compte de la gestion efficace du cycle tarifaire par les assureurs. Après deux années difficiles, le secteur devrait bénéficier d'un environnement plus favorable. FTB/ACT/