Analyse clôture AOF France / Europe - Les marchés sous l'effet Mario Draghi

27/07/2012 - 17:38 - Option Finance

(AOF) - Après l'envolée d'hier, les Bourses européennes ont terminé en nette hausse. Les investisseurs ont réagi à une information de presse selon laquelle la BCE préparerait une action concertée avec les Etats membres de la zone euro pour limiter l'envolée des taux d'intérêt de l'Espagne et de l'Italie. Les investisseurs digèrent la salve de résultats d'entreprises : Ingenico et Areva sont salués tandis que les valeurs industrielles ont déçu (Saint-Gobain, Vallourec). Le CAC 40 a clôturé en hausse de 2,28% à 3 280,19 pts, soit un gain hebdomadaire de 2,70%. Le FTSE Eurotop 100 a progressé de 1,25%. Au lendemain des déclarations de Mario Draghi, les investisseurs reprennent espoir sur la mise en place de nouvelles mesures exceptionnelles de la part de la BCE pour soutenir l'Union monétaire. Dans ce contexte, les rumeurs de presse évoquant une intervention concertée de l'institution de Francfort avec les Etats européens sur le marché obligataire pour limiter la hausse des taux de l'Espagne et de l'Italie ont répondu à leurs attentes. Reste que la mise en oeuvre d'une telle opération suppose d'abord de convaincre l'Allemagne et l'Espagne. Or, cette dernière n'a pas officiellement fait appel à l'aide des fonds européens. Toutefois, une source citée par Reuters indique que Madrid aurait reconnu qu'elle pourrait avoir besoin d'une aide directe de 300 milliards d'euros si ses coûts de financement restaient à un niveau insoutenable. A Paris, Saint-Gobain (-10,65% à 24,55 euros) a été lourdement sanctionné à la Bourse de Paris, signant la plus forte baisse du CAC 40 après une publication semestrielle décevante et l'annonce d'un nouveau plan d'actions visant à économiser 750 millions d'euros pour faire face à la dégradation de la conjoncture. Le leader mondial des produits pour l'habitat a subi l'impact de la dégradation de la conjoncture économique en Europe occidentale. Autre valeur sanctionnée, Vallourec dont le titre a décroché de 7,48%. Les investisseurs ont accueilli avec fraicheur les perspectives trop prudentes du groupe en dépit de résultats trimestriels globalement en ligne avec les attentes. Le fabricant de tubes sans soudure en acier n'a, en effet, pas voulu confirmer son objectif d'une croissance de 5% de son chiffre d'affaires en 2012, alors qu'il avait déjà abaissé son précédent objectif, qui était d'une progression de 10% de l'activité. Ingenico a bondi de 10,45% à 43,075 euros, dopé par des résultats solides. Le groupe a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe multiplié par 2,9 à 31,5 millions d'euros. L'Ebitda du spécialiste des transactions sécurisées s'est élevé à 80 millions d'euros, en progression de 26% à données comparables. Il a représenté 14,8% du chiffre d'affaires, à comparer avec 13,8% au premier semestre 2011. Le chiffre d'affaires a atteint 542,3 millions d'euros, en hausse de 23,3% en données publiées. En données comparables, la croissance du chiffre d'affaires s'est établie à 16,5%. A Londres, les actionnaires de Barclays, la banque britannique secouée par le scandale de manipulation du Libor, ont reçu aujourd'hui un lot de consolation : la publication de résultats semestriels meilleurs que prévu. Résultat, l'action a progressé de 5,6% à 162,20 pence, affichant ainsi la plus forte hausse de l'indice FTSE 100. Elle perd encore cependant 18% sur un mois, c'est-à-dire depuis le début du scandale. Au premier semestre, Barclays a réalisé un bénéfice imposable de 4,227 milliards de livres sterling (5,4 milliards d'euros), en progression de 13%.

Les chiffres macroéconomiques

En juillet 2012, la confiance des ménages français est en baisse : l'indicateur qui la synthétise a perdu 2 points à 87 points par rapport à juin et reste ainsi inférieur à sa moyenne de longue période, a annoncé l'Insee. Le consensus Reuters était de 90. Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs américains est tombée à son plus bas de l'année en juillet. L'indice de confiance de l'université du Michigan a reculé à 72,3, après 73,2 en juin. Il était ressorti à 72 en première estimation. La croissance s'est élevée à 1,5% aux Etats-Unis au deuxième trimestre, après +2% au première trimestre. Cette première estimation est conforme aux attentes. A 17h30, l'euro cote 1,2366 face au dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste. Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus. Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde. PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée. FTB/MAF/5