EIFFAGE : chiffre d'affaires en repli de 1,2% au premier semestre

27/07/2012 - 18:19 - Option Finance

(AOF) - Eiffage a publié un chiffre d'affaires en baisse de 1,2% à 3,57 milliards d'euros au deuxième trimestre 2012, pénalisé notamment par la baisse du trafic sur son réseau d'autoroutes sur fond de ralentissement de l'économie. Sur l'ensemble du premier semestre, le chiffre d'affaires du groupe de construction et de concessions qui exploite le réseau Autoroutes Paris Rhin Rhône (APRR), est ressorti à 6,6 milliards, en progression de 0,6% à données comparables. Le carnet de commandes s'est établi à 13,5 milliards d'euros au 1er juillet, en hausse de 19,7% mais stable en excluant le contrat pour la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire. Le chiffre d'affaires des activités Travaux a affiché un gain de 0,5% à périmètre et change constants et s'établit à 5,6 milliards d'euros au premier semestre. Le trafic global sur le réseau APRR a reculé de 1,6% sur la période. Le groupe, qui ne pas fait de commentaire sur sa prévision annuelle dans son communiqué, publiera ses résultats complets le 29 août prochain.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Pierre Berger, le nouveau directeur général d'Eiffage, est un expert reconnu de la gestion des grands projets à l'export ; - Eiffage a remporté le contrat de Partenariat Public Privé (PPP) pour la conception, la réalisation, la maintenance et le financement de la Ligne Grande Vitesse (LGV) Bretagne-Pays de Loire. D'une durée de 25 ans, c'est l'un des plus grands chantiers d'infrastructure en Europe. C'est aussi le plus gros contrat de l'histoire du groupe ; - Les contraintes budgétaires dans les pays européens sont favorables aux projets de concessions/PPP ;

Les points faibles de la valeur

- La nouvelle direction va devoir gagner la confiance des marchés mais également des équipes d'Eiffage, et convaincre de sa capacité à succéder au très charismatique Jean-François Roverato ; - Le processus de redressement des marges des Travaux Publics et de l'Energie sera long et plus incertain dans un contexte macro économique dégradé. La principale préoccupation concerne la branche Travaux qui évolue dans un contexte de prix très bas en France et sur des marchés déprimés en Europe de l'Est et en Espagne. Cette branche dégage des marges nettement inférieures à celles de ses concurrents ; - Le groupe est peu présent à l'étranger avec 80% du chiffre d'affaires réalisé en France ; - Le chantier LGV n'aura pas d'impact significatif dans les comptes avant 2013 ;

Comment suivre la valeur

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers) ; - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe ; - 2012 devrait demeurer un exercice de transition, mais 2013 devrait récolter les premiers fruits des mesures d'adaptation et de réorganisation lourde décidées par l'équipe de Pierre Berger ; - Les négociations de refinancement de la dette d'Eiffarie, véhicule de financement de l'acquisition du concessionnaire APRR et co-détenue par Eiffage & Macquarie, sont achevées. Cela lève une incertitude en Bourse ; - L'influence du FSI, qui détient 20% du capital, dans les choix stratégiques est également à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La loi permettant la majoration des droits à construire a été adoptée par le Parlement. L'objectif est d'accroître l'offre de logements en majorant de 30% les possibilités de construire sur un terrain donné. Les autorités tablent sur la construction de 20 000 à 40 000 logements supplémentaires par an. La mesure est cependant transitoire. Elle ne concerne que les permis de construire ou les déclarations déposées avant le 1er janvier 2016. La Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit un recul de 1,9% de l'activité du secteur en 2012. Elle tient compte de la faiblesse de la croissance, du resserrement des conditions de crédit et des plans de rigueur budgétaire. Les professionnels souhaitent que le dispositif Scellier soit remplacé par un autre modèle pour développer le marché locatif privé. La fédération a organisé un Sommet de la construction et de l'immobilier, destiné à sensibiliser les candidats à l'élection présidentielle à la problématique du logement. La Capeb envisage un décrochage de l'activité au second semestre. Sur l'année 2012, le recul pourrait être limité à 1%, générant 2 000 à 3 000 destructions d'emplois hors intérim. FTB/ACT/