JCDECAUX : la croissance déçoit au deuxième trimestre

30/07/2012 - 08:22 - Option Finance

(AOF) - JCDecaux a réalisé au premier semestre un chiffre d'affaires de 1,24 milliards d'euros et une croissance organique de 1,6%, dont 0,2% au deuxième trimestre. Le numéro un mondial de la communication extérieure a donc publié une croissance interne inférieure à ses attentes, puisqu'il anticipait en mai dernier une progression organique d'environ 1% de ses ventes. A l'époque, cette prévision avait déjà déçu les investisseurs. La plupart des marchés européens ont affiché un repli et l'Asie-Pacifique ainsi que le Reste du Monde délivrant en revanche une croissance à deux chiffres. Malgré l'impact positif des Jeux Olympiques de Londres, synonymes traditionnellement d'augmentation des dépenses publicitaires, le groupe prévoit une croissance similaire à celle du deuxième trimestre au troisième trimestre. JCDecaux a expliqué que cette prévision reflétait une baisse de chiffre d'affaires en Allemagne ainsi que dans certains pays d'Europe du Nord et de l'Est. Au premier semestre, son résultat net part du groupe a reculé de 13% à 82,4 millions d'euros tandis que sa marge opérationnelle a progressé de 3,9% à 270,2 millions d'euros. La marge du numéro un mondial de la communication extérieure a en revanche baissé de 40 points de base à 21,8%. " Cela reflète les conditions difficiles rencontrées dans la plupart des pays européens, ainsi que l'évolution de l'activité vers plus de Transport ", a précisé le groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Contrairement aux médias traditionnels qui souffrent de la fragmentation croissante de leur audience, la communication extérieure devrait continuer d'augmenter son audience dans les années à venir, bénéficiant de l'urbanisation et de la mobilité croissante de la population mondiale. Le potentiel de croissance des écrans digitaux dans ce segment est également très important ; - Le groupe est mieux armé que ses concurrents pour faire face aux incertitudes sur le marché publicitaire avec 25% de son activité réalisée dans les pays émergents (dont 12% en Chine) et 35% dans le Transport, activité plus résiliente, plus mondiale, moins capitalistique et plus flexible en termes de coûts que le Mobilier Urbain ; - Le groupe bénéficie d'une structure de coûts majoritairement fixe, d'où un effet de levier important en période de reprise d'activité ; - Le groupe dispose d'une réelle flexibilité financière, alors que ses concurrents ploient sous les dettes. C'est donc l'un des rares groupes à pouvoir poursuivre la consolidation du secteur ; - Le caractère familial du groupe garantit l'engagement des dirigeants.

Les points faibles de la valeur

- Nombre d'analystes jugent que les catalyseurs font défaut à court terme ; - Le " momentum " boursier du secteur est défavorable : les perspectives économiques dans les pays matures pèsent sur le marché publicitaire dans son ensemble ; Or, JC Decaux dépend à 90% du marché publicitaire mondial ; - La Pression concurrentielle est élevée pour la branche Affichage ; - L'Activité Transport dégage des marges nettement inférieures à la moyenne du groupe ; - Le flottant du titre n'est que de 30%.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité et donc de la conjoncture économique ; - A suivre également l'attribution des contrats dans les grandes villes. L'attention se porte actuellement sur les appels d'offre pour le mobilier urbain de Sao Paulo et les aéroports d'Atlanta et de Chicago ; - Une opération de croissance externe pourrait être un catalyseur pour la valeur. L'axe de développement le plus pertinent serait une acquisition majeure aux Etats-Unis (le nom de CBS Outdoor est souvent évoqué sur les marchés) ou dans les pays émergents ; - Les conséquences du décret de fin janvier 2012 encadrant davantage la publicité extérieure en France sont à suivre. Elles sont pour le moment difficilement quantifiables.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

Après une croissance de 4% en 2011, le cabinet Strategy Analytics prévoit une progression de 4,9% des investissements publicitaires mondiaux en 2012. Ils atteindraient ainsi 362 MdEUR. Le marché sera porté par des événements à fort impact international, comme les Jeux olympiques, l'Euro 2012 et la présidentielle aux Etats-Unis. Internet et la télévision devraient soutenir le marché publicitaire mondial cette année, avec des augmentations respectives des investissements de 12,8% et 5%. La télévision devrait rester le premier marché publicitaire, avec 146,6 MdEUR d'investissements, soit 40% des dépenses totales. Quant à Internet, il devrait drainer 64,7 MdEUR de dépenses, soit 18% du marché. Cette année, les investissements publicitaires en France devraient se renchérir de 3,2% (+2,1% en 2011), pour s'élever à 10 MdEUR. Strategy Analytics estime que le marché mondial devrait continuer à croître dans les deux ans à venir, avec un total d'investissements de 389 MdEUR en 2014. FTB/ACT/