ERAMET : nette baisse des résultats au premier semestre

30/07/2012 - 09:07 - Option Finance

(AOF) - Eramet a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe de 21 millions d'euros, à comparer avec 135 millions d'euros, un an plus tôt. Le résultat opérationnel a, lui, reculé à 81 millions d'euros alors qu'il atteignait 366 millions d'euros au premier semestre 2011. Le groupe minier a expliqué que ses résultats avaient été pénalisés par un environnement économique dégradé, à travers le ralentissement de la croissance de la production mondiale d'aciers au carbone et d'aciers inoxydables et par la forte baisse des prix du nickel et du manganèse par rapport au premier semestre 2011. Ces résultats ont également été très affectés par des incidents techniques exceptionnels, notamment au cours du changement de basculeur de wagons à Owendo (Gabon), entraînant une prolongation de 4 semaines de l'arrêt de production programmé. Les incidents techniques exceptionnels d'Eramet. Le chiffre d'affaires a baissé de 10% à 1,735 milliards d'euros. A propos de ses perspectives, le groupe souligne que les cours du nickel restent particulièrement bas au début du second semestre 2012. Eramet anticipe en revanche une hausse de la production et des livraisons de minerai de manganèse au second semestre 2012 dans les conditions actuelles de marché. Des améliorations opérationnelles sont par ailleurs attendues dès le second semestre 2012 pour Eramet Alliages. " Une baisse significative des stocks et une amélioration de la productivité doivent intervenir d'ici la fin de l'année ", précise le groupe minier. Ce dernier a ajouté qu'il avait décidé de procéder à une sélectivité renforcée en matière d'investissements au cours des prochaines années.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Eramet a relancé ses investissements de capacité ; - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe n'a pas la taille critique face aux géants miniers ; - Eramet doit désormais faire face à une nouvelle concurrence en Nouvelle Calédonie où l'entreprise dominait jusque-là sans partage. La volonté de procéder à un rééquilibrage économique de l'île, suite aux accords de Matignon de 1988, a permis l'ouverture de deux sites de production de nickel, l'un exploité par le Suisse Xstrata et l'autre par le Brésilien Vale ; - En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire ; - Plus généralement, la présence du groupe en Nouvelle-Calédonie mais également au Gabon confère à la valeur une prime de risque élevée en Bourse ; - Le groupe est confronté à la dégradation de la rentabilité de sa branche nickel sous l'effet de l'évolution du coût de l'énergie, des taux de change, de l'évolution du gisement et surtout d'une dégradation de la productivité de l'entreprise ; - Les trois activités du groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats. La sidérurgie constitue 70% de la clientèle du groupe ; - Le développement du groupe est freiné par la structure de son actionnariat et notamment par la guerre que se livre la famille Duval et l'homme d'affaires Romain Zaleski sur le montant de leurs parts dans le capital.

Comment suivre la valeur

- A suivre particulièrement, l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse ; - A suivre également la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel. Le Gabon souhaite entrer au capital d'Eramet. Une opération qui s'inscrirait dans la stratégie de garder d'excellentes relations avec les gouvernements des pays où le groupe est présent. Cela lui permettra également de consolider ses positions dans le manganèse ; - Areva a finalement cédé mi-mai 2012 sa participation (26%) au Fonds Stratégique d'Investissement (FSI). Cette transaction permet à l'Etat, qui contrôle Areva et le FSI, de conserver dans son giron la participation clef du groupe nucléaire dans Eramet. Reste à savoir si l'Etat sera simple porteur d'actions ou s'il fournira une réelle orientation industrielle à Eramet ; - Le groupe souhaite se développer sur de nouveaux métaux comme le lithium ou le niobium.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Le secteur des mines pourrait vivre la plus grosse fusion de son histoire, avec le rachat annoncé du minier Xstrata par le géant du négoce des matières premières, Glencore. Cette opération de 80 MdUSD souligne qu'une nouvelle ère s'ouvre pour le secteur : maintenant que les géants de l'extraction sont nés (comme BHP Billiton et Rio Tinto), après des acquisitions spectaculaires, les acteurs cherchent à maîtriser l'ensemble du cycle des matières premières (de l'extraction au négoce), en adoptant une stratégie d'intégration verticale. Selon une étude menée par Ernst & Young, l'année 2012 devrait être marquée par une vague de fusions-acquisitions dans les mines, en ligne avec 2011. Dans un environnement incertain, mais bénéficiant de bilans assainis et d'une forte demande en matières premières en provenance d'Asie, les entreprises souhaitent se développer par croissance externe. L'an passé, la valeur des opérations de consolidation a bondi de 43%, à 162 MdUSD, selon Ernst & Young. FTB/ACT/