EUTELSAT anticipe une croissance de 5% à 6% ces 3 prochaines années

30/07/2012 - 18:33 - Option Finance

(AOF) - Sur l'exercice clos 2011/2012, clos fin juin, Eutelsat a réalisé un résultat net part du groupe de 326,1 millions d'euros, en repli de 3,7% et un Ebitda de 957,2 millions d'euros, en progression de 3,3%. Sur la base d'un chiffre d'affaires en augmentation de 4,6% à 1,22 milliard d'euros, la marge d'Ebitda a atteint 78,3%, en repli de 100 points de base. Les Applications Vidéo ont progressé de 5,8%, pour s'établir à 832,2 millions d'euros. Elles ont représenté 68,6% des ventes. Les Services de Données ont réalisé 185,1 millions d'euros de chiffre d'affaires (-1,6%). Les Services à Valeur Ajoutée (services d'Internet à haut débit pour les particuliers et les entreprises), ont enregistré un chiffre d'affaires en augmentation de 8,5% à 49,9 millions d'euros L'activité Multiusages, qui réunit des locations de capacités à des administrations et des gouvernements, est en progression de 16,7%, à 146,5 millions d'euros. Le carnet de commandes s'établit à 5,2 milliards d'euros au 30 juin 2012. La durée de vie résiduelle moyenne pondérée des contrats présents dans le carnet de commandes est de 6,9 ans, soit sur la base du chiffre d'affaires de l'exercice 2011/2012, le carnet de commandes représente l'équivalent de 4,3 années de chiffre d'affaires. Le 30 juillet 2012, le Conseil d'administration a décidé de soumettre à l'approbation de l'Assemblée générale annuelle des actionnaires du 8 novembre 2012 la distribution d'un dividende de 1 euro par action, en hausse de 11%. Concernant ses perspectives, Eutelsat anticipe une croissance annuelle pondérée moyenne de 5 à 6% du chiffre d'affaires sur les trois prochains exercices, avec une progression de 3 à 4% en 2012/2013, impliquant une accélération les deux années suivantes. La marge d'Ebitda devrait avoisiner 77% sur chacun des exercices jusqu'au 30 juin 2015. L'opérateur de satellites a enfin annoncé la baisse de ses investissements. Il compte investir un montant annuel moyen de 500 millions d'euros d'ici juin 2015, contre 550 millions d'euros auparavant. Le groupe a expliqué que cette baisse était liée à l'optimisation du plan de déploiement de la flotte.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe a la capacité de faire passer des augmentations de tarifs lors des renouvellements de contrat ; - Les marchés émergents d'Europe Centrale, des Balkans et de la Russie, sont parmi les zones les plus dynamiques à l'échelle mondiale dans la vidéo. Eutelsat bénéficie également du dynamisme de croissance des marchés d'Afrique et du Moyen-Orient ; - En l'absence d'infrastructures terrestres suffisantes, les pays émergents offrent deux marchés finaux porteurs : la télévision par satellite et la téléphonie - La télévision 3D et le très haut débit par satellite offrent des perspectives très encourageantes pour les opérateurs satellites. Ces technologies nécessitent davantage de capacités satellitaires.

Les points faibles de la valeur

- L'attente des investisseurs est forte sur les perspectives de croissance du groupe. La moindre mauvaise nouvelle est immédiatement sanctionnée ; cela a notamment été le cas en mai lors d'une alerte sur résultats. Les analystes s'attendent à la présentation de perspectives plus prudentes pour les 3 à 4 prochaines années ; - Le potentiel des nouveaux marchés finaux reste à confirmer. La société peine en effet à rassurer sur les perspectives de KA-SAT et reconnait être en retard sur le développement des applications professionnelles ; - Certains clients (Afrique, Moyen-Orient) ont des difficultés financières et Eutelsat n'a pas une visibilité suffisante sur leur capacité à honorer leurs engagements. On peut y voir une conséquence du printemps Arabe et de difficultés de financement dans ces régions ; - Un des principaux risques que court l'opérateur est technologique. En effet, un changement radical de technologie pourrait affecter la demande en capacité satellitaire ;

Comment suivre la valeur

- Eutelsat bénéfice d'un statut défensif dans son secteur ; - La société distribue entre 50% et 75% de son résultat net aux actionnaires. La discipline du management en termes d'acquisition plaide pour un retour de liquidités accru aux actionnaires ; - L'industrie consomme beaucoup de capitaux au départ, mais les dépenses opérationnelles sont ensuite limitées. Une fois lancé, un satellite est utilisable pendant quinze ans ; - L'armée américaine, qui représente 10% du chiffre d'affaires, souhaite s'appuyer davantage sur sa propre capacité satellitaire (constellation MUOS). Les renégociations de contrat sont donc à suivre ; - L'opérateur réfléchit à un développement en Asie ; - La volonté de plus en plus explicite d'Apple d'adresser la TV connectée met en exergue la menace de l'Over The Top TV (OTT) pour le modèle économique des plateformes de TV payante qui sont les principaux clients d'un opérateur satellites comme Eutelsat ; - Abertis souhaite céder sa participation de 15% au capital d'Eutelsat dans le cadre de sa stratégie de désengagement de ses participations minoritaires non stratégiques.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/