Analyse clôture AOF France / Europe - Les marchés terminent dans le rouge

31/07/2012 - 17:45 - Option Finance

(AOF) - A l'équilibre durant l'essentiel de la séance, les Bourses européennes ont basculé dans le rouge en milieu d'après-midi après les déclarations du ministre allemand des Finances. Ce dernier a indiqué qu'il " n'était pas nécessaire " d'accorder une licence bancaire au Mécanisme européen de stabilité (MES), le futur fonds de secours de la zone euro. Cette mesure permettrait pourtant au MES d'emprunter des liquidités auprès de la BCE et d'acquérir des obligations de pays endettés. A la clôture, le CAC 40 a perdu 0,87% 3291,66 points tandis que le Footsie Eurotop 100 a cédé 0,67% à 2205,61 points. Nombreux sont, en effet, les investisseurs à nourrir l'espoir d'une telle mesure et ce, alors que la BCE, qui se réunit cette semaine, doit annoncer sa décision de politique monétaire jeudi. Cette déclaration a jeté un froid auprès des valeurs bancaires : Crédit Agricole a perdu 2,43%, Société Générale -3,61% et BNP Paribas -3,25%. Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale est aussi attendue au tournant alors que l'institution doit rendre public mercredi sa décision de politique monétaire. Peu d'analystes font le pari d'une nouvelle mesure d'assouplissement quantitatif (QE3) comme en témoigne ce récent sondage de Bloomberg : 88% des économistes interrogés estiment que la Fed va s'abstenir d'annoncer de nouvelles mesures lors de ce rendez-vous. Les opérateurs misent davantage sur l'annonce de mesures incitant les banques à prêter de nouveau, en particulier au secteur immobilier. Au chapitre des valeurs, EDF s'est distinguée favorablement à la Bourse de Paris. Le titre a signé l'une des plus fortes progressions du CAC 40, en hausse de 1,66% à 16,87 euros, après la publication de comptes semestriels meilleurs que prévu et la confirmation des objectifs du groupe sur la période 2011-2015. L'électricien public a réalisé un résultat net courant part du groupe de 2,768 milliards d'euros, en augmentation de 4,6% au cours du premier semestre et un Ebitda de 9,075 milliards d'euros, en hausse également de 4,6%. Ce dernier a augmenté de 3,3% sur une base organique. En hausse de 8,5% à 20,05 euros, Teleperformance a signé l'une des plus fortes progressions du SBF 120, soutenu par la publication de résultats semestriels supérieurs aux attentes et la confirmation des objectifs annuels. Au premier semestre, le fournisseur de services externalisés de gestion de la relation client a réalisé un résultat net part du groupe en hausse de 35,8%, à 45,3 millions d'euros contre 45 millions attendus par le consensus. Deutsche Bank (+0,18% à 24,89 euros) a terminé en légère hausse après avoir annoncé des résultats trimestriels plombés par ses activités de banque de financement et d'investissement, mais aussi de gestion d'actifs. Son bénéfice net a été presque divisé par deux sur un an, passant de 1,2 milliard d'euros à 661 millions d'euros. Ce résultat est inférieur aux 700 millions d'euros de bénéfice que la banque annonçait par anticipation la semaine dernière. Son bénéfice imposable, a, lui chuté de 46% à 960 millions d'euros.

Les chiffres macroéconomiques

En juin, les dépenses de consommation des ménages en biens en France ont augmenté de 0,1% en volume, après avoir augmenté de 0,5 % en mai, a annoncé l'Insee. Cette augmentation est conforme au consensus Reuters. Sur l'ensemble du deuxième trimestre, elles ont reculé de 0,2 % après une stabilité au premier trimestre 2012). " La très légère hausse des dépenses en juin est imputable aux dépenses alimentaires dont la progression compense le recul des dépenses en énergie ", a explique l'institut de statistique. Les prix ont progressé de 2,4% d'un an sur l'autre au mois de juillet dans la zone euro, conformément aux attentes des analystes et comme au mois juin, selon l'agence statistique Eurostat. Le taux de chômage de la zone euro s'est établi à 11,2% de la population active en juin, comme le mois précédent. Selon les estimations d'Eurostat, 17,8 millions de personnes étaient au chômage dans la zone euro en juin, soit 123 000 de plus que le mois précédent. Il s'agit du 14e mois consécutif au cours duquel le chômage a atteint ou dépassé le seuil de 10% dans la zone euro. Aux Etats-Unis, l'indice de confiance du consommateur pour le mois de juillet est ressorti en hausse et au-dessus du consensus à 65,9 contre 61,5 attendu et 62,7 au mois de juin (chiffre révisé) selon l'enquête mensuelle du Conference Board. L'indice d'activité de la Fed de Chicago est ressorti à 53,7 en juillet contre 52,9 en juin a révélé l'Institute for Supply Management (ISM). Ainsi, pour le deuxième mois consécutif, l'activité économique dans la région de Chicago a accéléré son rythme de croissance. En effet, au-delà du seuil de 50, cet indice témoigne d'une expansion du secteur. Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un chiffre de 52,5. L'indice S&P Case-Shiller des prix immobiliers dans les 20 principales agglomérations a augmenté de 0,9% en mai. Cette hausse est inférieure au consensus Reuters de +1,5%. Cet indicateur, très suivi aux Etats-Unis qui donne l'évolution du prix des maisons individuelles a néanmoins affiché une hausse pour le quatrième mois consécutif. Aux Etats-Unis, le revenu des ménages a augmenté de 0,5% au mois de juin au dessus du consensus qui attendait une hausse de 0,4%. Les dépenses des ménages sont restées stables en juin alors que le consensus laisser présager d'une légère hausse de 0,1%. Vers 17h30, l'euro cote 1,2318 face au billet vert.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Consommation des ménages  : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE "core", c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed. FTB/MAF/5