Refinancement : PAGESJAUNES envisage de désigner un mandataire ad hoc

04/09/2012 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - PagesJaunes Groupe SA a annoncé aujourd'hui que PagesJaunes Finance & Co. S.C.A., l'émetteur de 350 millions d'euros d'obligations garanties senior 8,875% à échéance 2018 a sollicité l'accord de ses créanciers obligataires dans le but de lui permettre, si elle le décidait, de désigner un mandataire ad hoc afin de l'assister dans le cadre des discussions qu'elle mène actuellement avec ses prêteurs pour proroger la maturité de ses dettes bancaires venant à échéance en 2013. La période de sollicitation expirera à 17h00 heure de Londres, le 14 septembre 2012, sauf extension à l'initiative de PagesJaunes. Les créanciers obligataires qui accepteront la sollicitation percevront en numéraire 2,50 euros pour chaque 1 000 euros du montant du nominal des obligations qu'ils détiennent, conformément aux conditions établies formellement dans la sollicitation datée du 4 septembre 2012. Le spécialiste de la communication locale a entamé des discussions avec ses prêteurs dans le but de proroger jusqu'en septembre 2015 les maturités de la tranche A1 de 638 millions d'euros et du crédit revolving (RCF) de 300 millions d'euros venant à échéance en novembre 2013. En contrepartie, il est proposé aux prêteurs un remboursement partiel immédiat de la tranche A1 et du RCF, puis un remboursement à échéances régulières (incluant un amortissement contractuel et anticipé en fonction du montant de la trésorerie disponible) au profit des emprunts bancaires à terme et du RCF à maturité septembre 2015, tenant compte de la génération de flux de trésorerie de PJG. Par ailleurs, et ainsi que cela a déjà été annoncé, PagesJaunes a décidé de suspendre le versement de dividendes jusqu'à ce que son endettement net soit réduit à un niveau correspondant à 3 fois l'Ebitda. Au regard des perspectives opérationnelles du groupe et de l'état des marchés de capitaux, PagesJaunes considère que ces mesures préservent les intérêts de l'ensemble des parties prenantes du groupe en réduisant le montant des échéances de remboursements des dettes bancaires des deux prochaines années à un niveau plus acceptable avant les échéances de la tranche A3 en septembre 2015 et des Obligations en 2018. A ce jour, PJG a obtenu de ses créanciers le consentement requis pour permettre la prorogation de la maturité de la tranche de dette A1 et du RCF, et est parvenu à obtenir l'accord de la majorité des prêteurs de la tranche de dette A1 et du RCF pour qu'ils étendent la maturité de leurs engagements. Toutefois, PJG poursuit les discussions avec ses créanciers afin d'obtenir l'accord d'extension des prêteurs représentant au moins 90% de l'encours de la tranche de dette A1 et du RCF. La sollicitation consiste dans ce contexte à obtenir l'accord nécessaire des créanciers obligataires pour modifier les termes de la documentation obligataire, de sorte que le groupe puisse disposer de l'option, le cas échéant, de demander la désignation d'un mandataire ad hoc et cela jusqu'au 31 décembre 2012. Ce dernier assisterait PagesJaunes dans ses négociations avec ses prêteurs et ceci sans déclencher de cas de défaut prévu par la documentation obligataire. Le consentement des prêteurs représentant plus de la moitié des obligations est nécessaire pour mettre en oeuvre ces modifications. PagesJaunes confirme qu'il n'a pas encore décidé à ce jour s'il allait demander la désignation d'un mandataire ad hoc, qu'il n'a pas pris de mesures pour en nommer un, et qu'il respecte les obligations relatives à sa documentaire bancaire et obligataire.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe a une bonne capacité d'innovation.

Les points faibles de la valeur

- Le retour à la croissance est une nouvelle fois décalé dans le temps, la décroissance structurelle du papier n'arrivant pas à être compensée par les relais de croissance numériques (Internet fixe et mobile) ; - Même si PagesJaunes a été l'un des premiers à se tourner vers la publication numérique, la concurrence est rude dans le secteur. Ce segment d'activités est nettement moins rentable que les annuaires papier. Par ailleurs, l'exécution de cette stratégie est de plus en plus difficile dans un environnement économique et concurrentiel plus dégradé ; - Le public a tendance à utiliser des moteurs de recherche tels que Google pour trouver les informations recherchées plutôt que d'aller directement sur les annuaires électroniques ; - La situation financière du groupe reste une source d'inquiétudes. La distribution d'un dividende est suspendue alors que la valeur offrait l'un des rendements les plus élevés de la cote. La valeur perd donc son statut de " rendement " ; - La holding de contrôle, Médiannuaire, est dans une situation préoccupante ; - La valeur se traite très loin de son cours d'introduction en juillet 2004 à 14,10 euros pour les particuliers. Elle évoluait fin septembre 2011 à ses plus bas historiques, sous les 3 euros.

Comment suivre la valeur

- PagesJaunes n'échappe pas à la détérioration du marché publicitaire français ; - Le niveau de valorisation du titre par rapport à son cours d'introduction en Bourse doit être pris en compte dans une stratégie d'investissement ; - Une annonce rapide d'un accord avec les banques sur le refinancement de la dette du groupe est nécessaire pour espérer une inversion de tendance sur l'évolution du cours de bourse ; - La stratégie de PagesJaunes sur Internet et son positionnement au niveau local en fait une cible de choix, notamment pour des moteurs de recherche comme Yahoo ! ou Google. Les déclarations de Mediannuaire, actionnaire à 54,8%, sont également à suivre ;

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/