PPR et Louboutin satisfaits du jugement new yorkais

06/09/2012 - 15:15 - Option Finance

(AOF) - Une cour d'appel de New York a estimé que les semelles rouges des chaussures Louboutin pouvaient prétendre à la protection du droit des marques. Le célèbre chausseur avait poursuivi Yves Saint-Laurent (YSL) en avril 2011 auprès d'un tribunal de Manhattan, souhaitant un référé interdisant à la filiale de PPR de vendre des chaussures à la semelle rouge. Mais cette demande avait été déboutée en août 2011. Hier, la cour d'appel a estimé que la semelle rouge était effectivement "un symbole distinctif qui méritait la protection du droit des marques" Christian Louboutin a fait part de sa satisfaction. "Nous sommes particulièrement heureux et satisfaits que les juges aient validé nos arguments principaux : tout d'abord qu'une couleur peut être protégée et servir de marque dans l'industrie de la mode et que notre emblématique semelle rouge est une marque valable et opposable". "Nous continuerons, en particulier à la lumière de cette décision, à prendre toutes les mesures nécessaires à la défense de notre marque", a précisé le chausseur. Pour autant, la décision de justice est également favorable à YSL puisqu'elle a définitivement confirmé que YSL pouvait bien commercialiser des chaussures monochromes rouge. Dans un communiqué, PPR rappelle qu"YSL commercialise des chaussures monocolores (rouges, violettes, bleues...) depuis les années 1970. Cette victoire lui donne pleine liberté de continuer à commercialiser ses chaussures rouges".

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante comparée à celle de l'ensemble du groupe ; - La capacité de PPR à générer de la trésorerie est importante.

Les points faibles de la valeur

- La politique de recentrage n'est pas achevée. Le groupe cherche toujours des acquéreurs pour la Fnac et Redcats (La Redoute) ; - La stratégie est néanmoins de conserver un groupe équilibré entre le grand public et le luxe. PPR ne sera jamais un pure player du luxe et ne pourra pas prétendre aux ratios boursiers de ce secteur ; - Les analystes jugent la valorisation en Bourse excessive alors que PPR n'est pas un " pure player " du luxe.

Comment suivre la valeur

- PPR tire encore une part de ses revenus de la distribution et dépend donc de la consommation, elle-même liée au moral des ménages ; - Gucci est comme l'ensemble du secteur du luxe dépendant de l'évolution du dollar et du yen ; - La cession des actifs de distribution permettrait, selon les analystes, de réaliser une acquisition véritablement structurante et/ou un rachat des minoritaires de Puma à terme.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Selon Procos, les projets de centres commerciaux en France sont trop nombreux au regard de la croissance limitée du commerce spécialisé. D'après la fédération professionnelle, en 2011, plus de 3,1 millions de mètres carrés de nouvelles surfaces commerciales (comprenant à la fois les centres commerciaux, parcs d'activités commerciales, extension de galeries marchandes et autres) ont été autorisés par les commissions d'aménagement commercial. Or, l'an passé, les ventes réalisées dans les centres commerciaux ont reculé de 0,5%. D'après le CNCC (Conseil national des centres commerciaux), depuis quarante ans, c'est le troisième exercice de baisse de chiffre d'affaires du secteur, après 1993 et 2009. Le CNCC n'est pas optimiste pour 2012, en tenant notamment compte du renchérissement du coût de l'essence et de mesures amoindrissant le pouvoir d'achat, comme la TVA sociale. Procos plaide pour une baisse des loyers, alors que l'indice du coût de la construction, qui ne cesse de croître, demeure la base de calcul de l'augmentation des loyers d'un certain nombre de distributeurs. FTB/ACT/