LVMH : Albert Frère dit n'avoir aucun projet concret avec Bernard Arnaud

11/09/2012 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Actionnaire du Groupe Arnault, Albert Frère exclut tout rapport entre la démarche engagée par Bernard Arnault pour obtenir la double nationalité et les liens qu'ont tissés les deux hommes. Dans un entretien au Figaro, l'homme d'affaires belge rejette la thèse selon laquelle il pourrait faire de Bernard Arnault son exécuteur testamentaire. En effet assure-t-il, sa succession est une affaire réglée depuis 1982. "Tout est en place, à la fois sur le plan patrimonial et sur le plan du management de groupe Bruxelles Lambert, piloté par Gérard Lamarche et par mon gendre Ian Gallienne". "J'ai par ailleurs depuis trente ans des accords avec la famille Desmarais que j'entends respecter", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, Albert Frère a affirmé qu'un investissement de Bernard Arnaud dans son groupe n'était absolument pas à l'ordre du jour. "Nous n'avons pas besoin de cela pour faire des affaires ensemble. Notre amitié est vieille de trente ans et les liens entre nos deux familles sont très forts. C'est d'ailleurs par l'intermédiaire de nos filles, Delphine et Ségolène, que nous nous sommes connus, quand elles ont commencé à jouer ensemble sur la plage de Saint-Tropez! Cette amitié ne s'est jamais démentie depuis".

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le dynamisme de la zone Asie soutient la croissance. La Grande Chine (Chine Continentale, Hong Kong et Macao) représente près de 15% du CA du groupe ; - LVMH cherche à contrôler étroitement ses canaux de distribution ; - Le cash-flow disponible a très fortement progressé grâce à une gestion rigoureuse des stocks et à des investissements ciblés. Cette évolution permet au groupe de sensiblement améliorer son taux d'endettement (environ 20%).

Les points faibles de la valeur

- De nombreux investisseurs jugent que la valeur est trop chère ; - Les activités vins & spiritueux et montres & joaillerie sont des activités très sensibles à la dégradation de la conjoncture ; - La reconquête des parts de marché perdues en horlogerie par Bulgari est un défi qui prendra du temps ;

Comment suivre la valeur

- En tant que leader de son secteur, la valeur se traite avec une prime en Bourse ; - LVMH réalise près de 40% de ses ventes en dollar et devises assimilées contre 10% seulement en yen et 30% en euro. C'est l'une des valeurs qui bénéficie le plus de la remontée du dollar ; - Son activité est liée à l'évolution des flux touristiques, car une part conséquente de son activité est réalisée par les achats de touristes ; - Les ventes étant traditionnellement élevées durant la période de Noël, les résultats de fin d'année sont très suivis ; - La valeur est considérée comme l'un des meilleurs véhicules cotés pour profiter de la croissance chinoise ; - LVMH a créé la surprise à l'automne 2010 en s'invitant au capital d'Hermès et en devenant ainsi le deuxième actionnaire du groupe familial. Il s'agit d'une opération stratégique. Car réussir à faire d'une autre de ses marques aujourd'hui en portefeuille (Céline, Fendi, Loewe) un deuxième Louis Vuitton est un challenge difficile même pour le leader du secteur. Hermès, en revanche, offre un positionnement " à part " dans l'univers du luxe et une croissance insolente ; - Il est difficile de savoir si LVMH prendra le contrôle d'Hermès. Hermès a toujours clamé sa volonté d'indépendance et a obtenu, mi-septembre 2011, l'autorisation de créer un holding familial majoritaire regroupant 50,2% du capital sans avoir à lancer d'OPA ; - Cette opération et celle sur Bulgari relancent également les grandes manoeuvres dans le secteur du luxe ; - La question de la succession d'Yves Carcelle, âgé de 63 ans, à la tête de Louis Vuitton représente un point sensible. Il est perçu comme le principal artisan de l'exceptionnel succès de cette entité qu'il dirige depuis 1990 et qui représente environ 30% du CA de LVMH et plus de la moitié du résultat opérationnel. Son successeur, Jordis Constans, va progressivement prendre les rênes de cette entité dont il ne sera à la tête qu'en 2013. Les analystes jugent donc les risques de transition limités.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

D'après le cabinet Brain & Company, le marché mondial du luxe, qui représente aujourd'hui 191 MdEUR, pourrait atteindre 230 MdEUR d'ici à 2014. Très internationalisé, il couvre des zones de forte croissance comme l'Asie et l'Amérique latine. Cela lui permet de mieux affronter la crise dans les pays surendettés. Le réseau de distribution est au coeur de toutes les attentions de la part des géants du luxe. Ainsi, Hermès va rénover et agrandir quatorze de ses boutiques, augmentant ainsi d'un tiers la taille de son magasin amiral de Shanghai. Cette initiative vise à permettre aux points de vente de présenter toute l'offre du groupe, avec une gamme de produits élargie. De même, PPR va continuer à investir de façon importante pour accompagner la croissance de ses métiers du luxe. Il va ouvrir cent-dix boutiques en 2012, après en avoir déjà ouvert soixante-quinze en 2010 et cent-dix-sept en 2011. Son réseau de distribution comprendra alors plus de neuf-cents magasins. C'est surtout la marque Gucci qui sera mise à l'honneur, avec quarante-sept inaugurations de magasins. FTB/ACT/