AREVA : coentreprise au Royaume-Uni sur le combustible nucléaire

18/09/2012 - 09:07 - Option Finance

(AOF) - Areva, leader mondial de l'énergie nucléaire, et Atkins, l'un des cabinets de conseil en ingénierie et conception les plus réputés au monde, ont créé une joint-venture afin de renforcer leur compétitivité sur des projets de gestion du combustible nucléaire et de démantèlement au Royaume-Uni. La mission de la co-entreprise sera de répondre aux appels d'offres de niveau 2 pour le secteur de l'ingénierie nucléaire britannique. Ce partenariat s'appuie sur l'expertise des deux entreprises. Il allie l'excellence technologique, de hautes compétences en conception et ingénierie et une compréhension approfondie du marché britannique et de sa réglementation.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- La cotation, depuis fin mai 2011, sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement - CI) accroît significativement le flottant et renforce, avec l'attribution de droits de vote contrairement aux CI, l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est détenu à 83% par le CEA et l'Etat. Il est donc très sensible aux décisions politiques. C'est une source d'incertitudes considérables pour les investisseurs ; - Il n'existe pas de comparable coté ce qui nuit à la visibilité du dossier ; - Le groupe génère depuis six ans un free cash flow négatif. Les mesures à entreprendre pour parvenir à générer un free cash flow positif (post-2013), susceptible de couvrir les investissements prévus d'ici 2016, sont nombreuses (plan de restructuration " Action 2016 ", efforts sur le BFR, cession d'actifs, nouvelles provisions...) et limitent également la visibilité sur les mois à venir ; - Le débat sur la sûreté nucléaire depuis l'accident de Fukushima en mars 2011 pèse sur la valeur. La relance nucléaire tant attendue dans les pays développés sera différée, le temps de pratiquer les audits de sûreté ; - La construction de réacteurs n'est pas rentable ; - Depuis le début du chantier de l'EPR, le groupe a été contraint de passer des provisions supplémentaires (et conséquentes) à de nombreuses reprises. Les analystes en attendent de nouvelles d'ici à l'achèvement du chantier.

Comment suivre la valeur

- Areva peut encore être considérée comme une valeur de restructuration. Elle évolue sur ses plus bas historiques ; - Areva est exposé à des activités d'infrastructures lourdes pour lesquelles les clients ont besoin de visibilité et de stabilité pour investir. En période d'incertitude économique, et donc de faible visibilité pour des décisions d'investissement de longue échéance, Areva peut être malmené en Bourse ; - La croissance du marché du nucléaire, affectée conjointement par l'accident de Fukushima et des perspectives macro-économiques assombries, est décalée de quelques années ; - Le débat sur la sûreté nucléaire est à suivre. La dimension politique de la valeur s'en trouve encore renforcée ; - Anne Lauvergeon, l'emblématique présidente d'Areva depuis l'an 2000 et à l'origine de la fusion entre Framatome et Cogema, a été remplacée par le numéro deux du groupe, Luc Oursel ; - L'activité d'Areva nécessite de très importants investissements, notamment en amont ; - L'activité Mines, récemment filialisée, pourrait voir son capital ouvert à un partenaire de préférence industriel ou à un client. Seules conditions : qu'Areva garde la majorité du capital ainsi que la commercialisation pleine et entière du produit des Mines ; - Areva et EDF sont historiquement imbriquées. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Trois consortiums, menés par EDF, GDF Suez et l'Espagnol Iberdrola, se lancent dans l'aventure française de l'éolien en mer. Ils ont déposé leurs propositions auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cinq champs sont concernés : Saint-Nazaire, Fécamp, Le Tréport, Courseulles-sur-Mer et Saint-Brieuc. Associé au Danois Dong et à Alstom, EDF est candidat à quatre de ces champs. Autour de GDF Suez, Vinci et l'Allemand E.ON se sont portés candidats avec Areva sur les trois parcs normands (Fécamp, Le Tréport et Courseulles-sur-Mer), et avec Siemens sur celui de Saint-Brieuc. Quant à Iberdrola, associé à Eole-RES, Neoen Marine, Technip et Areva, il s'est porté candidat sur les zones de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le gouvernement français doit révéler les résultats de son premier appel d'offres début avril. Les exploitants devront acquitter une taxe (fonction de leur chiffre d'affaires), dont la moitié sera versée au profit de la préservation du littoral, 35% sera consacré au développement d'une pêche durable et 15% aux autres activités maritimes. FTB/ACT/