SAINT-GOBAIN poursuit son développement en Russie

20/09/2012 - 17:56 - Option Finance

(AOF) - Saint-Gobain a annoncé l'acquisition de 25,1% du fabricant russe d'isolants ZAO Isoroc. Situé à Tambov, Isoroc est le leader dans la région Centre en Russie pour les produits de laine de roche, matériau isolant le plus utilisé dans les pays de la CEI. L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 46 millions d'euros en 2011. A travers cette prise de participation, le fabricant de matériaux de construction renforce sa position sur le marché de l'isolation en Russie et complète sa gamme de produits. "Cette opération s'inscrit dans la droite ligne de la stratégie de développement de Saint-Gobain, tant dans les régions à fortes croissances et à haut potentiel que dans les marchés de l'efficacité énergétique", a souligné le groupe français dans un communiqué.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- La thématique de l'efficacité énergétique des bâtiments est porteuse en France (27% du CA du groupe) et devrait rester un sujet important du prochain quinquennat quel que soit le gagnant de l'élection présidentielle ; - Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur ; - La branche Distribution Bâtiment (45% du CA) bénéficie de l'enracinement local de ses implantations, ce qui lui procure une connaissance des besoins de ses clients sans équivalent et un fort pouvoir de négociation avec ses fournisseurs ; - Dans un contexte d'inflation des coûts, Saint-Gobain dispose d'une forte capacité à répercuter la hausse des coûts dans ses prix de vente.

Les points faibles de la valeur

- Les inquiétudes sur la croissance économique dans les pays matures pèsent directement sur une valeur cyclique comme Saint-Gobain qui réalise près de 80% de son activité dans le secteur de la Construction ; - Qui plus est, l'Europe représente encore plus de 70% du chiffre d'affaires du groupe, ce qui est interprété actuellement comme un point faible. Mais le groupe ne réalise que 5% de son chiffre d'affaires en Europe du Sud et est bien positionné sur les pays européens en croissance (20% du CA en Allemagne et Scandinavie) ; - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante ; - La valeur affiche toujours une décote par rapport à ses pairs ;

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique ; - La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près ; - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe ; - Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire ; - Le plan stratégique 2011-2015 et les objectifs de croissance qui y sont attachés pourraient réduire la décote du titre et entraîner une revalorisation boursière. Le groupe souhaite conquérir un statut de valeur de croissance ; - Saint Gobain projette toujours la scission de Verallia, activité conditionnement, afin de poursuivre son recentrage et son désendettement. Mais l'introduction en Bourse a été reportée en juin 2011 en raison des conditions de marché ; - Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence. Mais les analystes estiment que Wendel attendra probablement de connaître les effets du nouveau plan stratégique avant un éventuel mouvement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) ne s'attend plus qu'à 360.000 logements mis en chantier cette année (contre 420.000 en 2011), ce qui entraînerait une baisse de 7% de la consommation de ciment. Cette détérioration intervient dans un contexte de surcapacités. Selon le SFIC les capacités sur le marché français s'élèvent à 25 millions de tonnes contre une consommation normale, de 22 à 23 millions de tonnes. Les acteurs français pâtissent d'une distorsion de concurrence du fait des réglementations environnementales européennes, qui ne pèsent pas sur les cimentiers hors d'Europe. Les produits importés ont donc un coût de revient de 10% à 20% inférieur au ciment français. C'est pourquoi importer la matière première du ciment, le clinker, pour uniquement la broyer au lieu de la produire en France est rentable. Il existe en France une dizaine de projets pour des stations de broyage. FTB/ACT/