VIVENDI : l'acquisition de la musique enregistrée d'EMI est finalisée

28/09/2012 - 15:06 - Option Finance

(AOF) - Vivendi a annoncé la finalisation de l'accord d'acquisition de l'activité de musique enregistrée d'EMI par sa filiale Universal Music Group. " Avec EMI, Universal Music Group se renforce aux Etats-Unis, au Japon et en Allemagne, les trois principaux marchés mondiaux de la musique. Il augmente ses parts de marché et développe sa présence sur l'ensemble des plateformes numériques " s'est félicité le groupe de télécoms et de médias. Ce dernier a souligné que cette acquisition lui permet de renforcer sa position dans les contenus de manière significative.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe accroît son exposition aux pays émergents. Les analystes sont très positifs sur les perspectives de croissance du fournisseur d'accès à internet brésilien, GVT, acquis en 2009 ; - Le rachat tant attendu des 44% détenus par Vodafone dans SFR a été annoncé en avril 2011. Cette opération va permettre à l'opérateur mobile d'avoir une situation actionnariale claire, comme ses concurrents ; - Cette opération accélère le recentrage du groupe et devrait permettre une réduction de la décote de holding appliquée en Bourse ;

Les points faibles de la valeur

- L'importante décote du titre traduit le faible attrait d'un portefeuille d'activités ayant peu de synergies entre elles : quatre activités sur six opèrent sur des marchés matures et trois font face à de nouveaux entrants agressifs ; - Les perspectives de l'industrie musicale, pour les activités d'Universal Music Group, restent moroses en raison de facteurs structurels : baisse de la demande de CD, piratage, dégroupage des disques (vente de titres séparés à des prix attractifs), disponibilité des titres en libre accès à travers les plateformes de partage et les réseaux sociaux... - SFR n'a pas su réagir à temps, d'un point de vue marketing et de coût, face à l'arrivée de Free sur le segment " mobile ". Au Maroc, la réglementation des télécommunications est plus contraignante pour sa filiale Maroc Telecom ; - Le poids de la dette a sensiblement augmenté suite à la montée à 100% dans SFR ; - La coupe du dividende et le manque de visibilité sur les cash-flows de SFR et donc sur le dividende des prochaines années viennent fragiliser le statut boursier de rendement du titre ;

Comment suivre la valeur

- L'action est une valeur défensive du fait de la présence de Vivendi dans différents métiers qui lui procurent des revenus récurrents ; - La nomination à la tête de SFR de Michel Combes, qui a une longue expérience de direction générale et dans le secteur des télécoms, est une 1ère étape importante en vue d'une inversion de tendance chez l'opérateur télécoms ; - Le rachat des minoritaires de SFR a été bien accueilli. En revanche, le rachat des minoritaires de Canal+ France, que le marché espérait, n'est plus à l'ordre du jour ; - La stratégie de diversification de Canal+ en dehors de la télévision payante est à suivre ; - Le régime fiscal de Vivendi est également à surveiller. Le groupe a déposé auprès de Bercy une demande pour utiliser jusqu'à fin 2014 le régime du "bénéfice mondial consolidé" (BMC), qui devait en théorie expirer fin 2011. En pratique, le BMC permet d'intégrer fiscalement toutes les filiales détenues à plus de 50% en France et à l'étranger. Cela permet de déduire les pertes des filiales étrangères des bénéfices des filiales les plus rentables, comme SFR.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les perspectives sont mauvaises pour les recettes publicitaires des médias cette année, alors que 2011 marquait une rupture. D'après les données de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC), le chiffre d'affaires de la presse nationale d'information générale avait progressé de 1,9% l'an passé et celui de la presse quotidienne nationale de 2,7%, alors qu'il était en baisse continue depuis 2007. Les recettes publicitaires des quotidiens nationaux, qui reculaient depuis 2005, avaient augmenté de 1,9%. Selon une étude publiée par Havas Media, la presse écrite devrait affronter une baisse de 5,9% de ses recettes publicitaires au troisième trimestre 2012. En revanche le numérique pourrait voir ses recettes publicitaires s'accroître de 8,6% sur ce même trimestre. Pour affronter un contexte peu porteur, de grands titres, comme " Le Parisien ", " Les Echos " ou " Le Monde ", lancent des suppléments. En attirant de nouveaux annonceurs cette stratégie peut s'avérer très fructueuse. FTB/ACT/