Amundi AM s'interroge sur le niveau d'équilibre des taux et des spreads obligataires

08/11/2012 - 14:38 - Option Finance

(AOF / Funds) - Il est important d'estimer l'impact de la crise de la dette sur les niveaux de taux et de spreads obligataires, indique Amundi Asset Managment dans sa publication mensuelle Cross Asset Investment Strategy. Définir un " ranking " de pays ou montrer l'existence d'anomalies est une chose, chiffrer ces anomalies en est une autre. Il s'agit ici de déterminer les taux d'équilibre, les " fair values "... autrement dit de quantifier la prime de risque liée à la crise de la dette. L'enjeu est important. Parvenir à une telle quantification permettrait de déterminer le niveau d'atterrissage des taux d'intérêt une fois la crise disparue. Deux commentaires s'imposent : d'une part, il est évident que le niveau d'équilibre des taux obligataires des pays du noyau dur est plus élevé que le niveau actuel, l'exagération de la baisse de ces taux étant liée d'une part au caractère excessivement accommodant de la politique monétaire (en Europe, mais aussi au Royaume-Uni ou encore aux Etats-Unis), et d'autre part à la valeur refuge qu'ont représenté ces marchés tout au long de la crise. Pour les investisseurs résidents de la zone euro, sous-pondérer l'Espagne, le Portugal, l'Italie dans les portefeuilles revenait à surpondérer l'Allemagne, la France, les Pays Bas, l'Autriche... L'atténuation de la crise financière devrait renverser au moins pour partie ces tendances passées. La remontée des taux longs allemands doit d'ailleurs être perçue comme un bon indicateur de fin de crise. D'autre part, il est également évident que le niveau d'équilibre des taux obligataires des pays périphériques est plus bas que le niveau actuel, prime de risque d'insolvabilité de la dette et prime de risque de change obligent. La perspective d'un défaut, d'une restructuration ou d'une sortie de la zone euro (qui entraînerait l'adoption d'une nouvelle devise qui, sans doute perdrait immédiatement 40% ou 50% de sa valeur) sont les principaux facteurs de risque intégrés dans les spreads. Les taux longs sont trop bas dans le noyau dur, et les spreads de taux contre Allemagne trop élevés pour les pays périphériques. La convergence vers les niveaux d'équilibre est liée à la disparition de la crise et à la normalisation des politiques monétaires. Le gérant la chiffre à 150 points de base (pb) de hausse pour les taux allemands et à des spreads de l'ordre de 200 pb et 300 pb respectivement pour l'Italie et l'Espagne. AUT/MAF