CREDIT AGRICOLE : 2,8 milliards d'euros de pertes au troisième trimestre après la cession d'Emporiki

09/11/2012 - 08:24 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole SA a essuyé une perte nette de 2,85 milliards d'euros au troisième trimestre. Cette perte tient compte, à hauteur de - 1,959 milliard d'euros, de l'impact de l'accord signé pour la cession d'Emporiki, fondé sur l'évaluation des pertes et coûts liés à la transaction jusqu'à la finalisation de la cession. Elle intègre également la réévaluation de la dette à hauteur de 647 millions d'euros, ainsi que les impacts négatifs sur ses comptes des étapes majeures réalisées dans le cadre du recentrage de ses activités. La banque a ainsi enregistré une perte de 181 millions d'euros liée à la cession du courtier CA Cheuvreux et une perte de 193 millions d'euros liée à déconsolidation de Bankinter. Crédit Agricole SA a enfin enregistré une dépréciation d'écart d'acquisition en crédit à la consommation à hauteur de 572 millions d'euros. Jean-Paul Chifflet, Directeur général de Crédit Agricole S.A., a précisé que, retraité de ces éléments spécifiques, le résultat net part du groupe normalisé s'élevé à 716 millions d'euros. Le produit net bancaire a atteint 3,432 milliards d'euros, en chute de 31,9%. La banque revendique un ratio Tier 1 de 11,6%, dont un Core Tier 1 de 9,3%. Ce dernier atteint 9,8 % pro forma anticipant la déconsolidation d'Emporiki. Elle a réaffirmé par ailleurs l'objectif de Common Equity Tier 1 Bâle 3 supérieur à 10 % fin 2013 qui lui permet d'être au-delà des exigences réglementaires, intégrant le coussin à constituer en tant qu'établissement systémique global (1 %).

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Soutien explicite du Groupe Crédit Agricole avec une situation financière solide.

Les points faibles de la valeur

- Valeur des plus volatiles en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier ; - L'une des banques françaises les plus exposées à l'Europe du Sud, et plus spécifiquement à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki (86,5% du capital) ; - Banque également exposée au risque de contagion au Portugal, de par sa participation directe et indirecte dans Banco Espirito Santo, 3ème banque portugaise ; - Erosion des marges de dépôt dans un environnement de taux bas ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Etat major de la banque appréciant peu l'arrivée de Xavier Musca. Risques dans la transition manageriale ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée, et le groupe Crédit Agricole.

Comment suivre la valeur

- Valeurs bancaires considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Continuer à suivre la politique désormais très volontariste de la BCE, sous la présidence de Mario Draghi, avec ses effets positifs sur le secteur bancaire en Bourse ; - Ratio clé du secteur : le retour sur fonds propres (ROE) (mesure de la rentabilité des banques); - Traditionnellement influencée par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt, (ii) l'état des Bourses mondiales avec un impact sur les activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages (banque de détail) ; - A suivre la gestion du dossier grec et la vente éventuelle de la filiale. - A surveiller, la mise en place du dispositif de " Bâle III ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

A l'issue du sommet européen fin juin, les dirigeants se sont entendus sur la mise en place dans la zone euro d'une Union bancaire qui puisse prévenir efficacement les dérives et les crises. Ce superviseur européen des banques sera placé sous l'égide de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière pourra intervenir lorsqu'un problème surviendra au sein d'une banque. Le nouvel organe de régulation pourrait sauver les banques en difficulté et même en éliminer certaines. Il pourrait avoir à contrôler bien plus que les vingt-cinq plus grandes banques de la zone euro. En Allemagne des réseaux de taille intermédiaire comme les caisses d'épargne et les établissements coopératifs pourraient être également concernés. Néanmoins ceci fait débat car les dirigeants allemands souhaitent maintenir ces établissements sous l'autorité des instances nationales. FTB/ACT/