Airbus (EADS) va renouer des liens avec la Chine après la suspension de la taxe carbone

13/11/2012 - 11:50 - Option Finance

(AOF) - L'Union européenne a décidé de suspendre pendant un an l'application de sa taxe carbone sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l'aviation. La taxe carbone européenne, instaurée au 1er janvier 2012, imposait aux compagnies aériennes survolant le territoire européen de racheter l'équivalent de 15 % de leurs émissions de gaz carbonique. Les premiers versements auraient dû intervenir au 1er avril de l'année prochaine. L'Union européenne a ajouté qu'elle reprendrait la mise en place de cette réglementation si une agence aérienne de l'Organisation des Nations Unies ne parvenait pas à conclure un accord mondial sur la question, d'après ce qu'a déclaré la Commissaire Européenne au Climat, Connie Hedegaard. Pour rappel, l'instauration de la taxe carbone avait fait polémique incitant même le Premier ministre de l'époque, François Fillon, à envoyer une lettre écrite au président de la Commission européenne lui enjoignant de se tenir prêt à réviser sa législation sur la taxe carbone afin de ne pas léser l'industrie aéronautique européenne. La résistance à cette directive venue des Etats-Unis, de la Chine et de l'Inde avait entrainé des pressions sur le secteur, notamment à propos de rumeurs sur le gel de commandes d'Airbus de la part des compagnies aériennes chinoises. En mars dernier, le montant des commandes suspendues en provenance de la Chine s'élevait à 14 milliards de dollars.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Forte implantations dans les pays émergents (environ 50% de l'activité) et auprès de leurs compagnies aériennes ; - Succès commercial de l'A380 ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes ; - Retour de la distribution de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par l'ouverture de négocations en vue d'un projet de fusion avec le britannique BAE dans la Défense (opération jugée défensive, forts risques d'intégration, dilution de la dynamique d'Airbus dans le nouvel ensemble, risque de détournement de programmes complexes comme A350) ; - Déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé ; - Risques persistants sur le programme A350 XWB ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Secteur du transport aérien pénalisé par le durcissement des conditions de crédit ; - Activités Défense exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation des résultats d'EADS à ceux d'Airbus ; - Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires ; - Prévisions de livraisons d'avions = indicateur clé pour évaluer la santé des compagnies aériennes ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques. A suivre notamment ceux dans les pays émergents (en septembre en Chine et en novembre à Dubaï); - A suivre également le développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - A suivre, les négociations en cours avec BAE ainsi que le tour de table d'EADS et l'évolution du Directoire (sortie très probable à terme de Daimler et Lagardère). - A surveiller également les ambitions de la Chine dans l'aviation civile.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les grands avionneurs sont optimistes pour 2012 car ni le ralentissement économique mondial, ni la crise de la dette européenne, ni les incertitudes au Moyen Orient, ne suffisent à freiner la croissance du trafic aérien . La demande en nouveaux avions reste par conséquent toujours aussi forte, même si le financement des achats d'avions plus " écologiques " comme l'A320 NEO ou le B737 Max Boeing, reste assez difficile. Boeing a revu à la hausse ses prévisions du marché aéronautique à vingt ans. Il anticipe désormais la livraison de 34.000 nouveaux avions pour 4.500 milliards de dollars (3.600 milliards d'euros) sur la période. Jusqu'à présent il prévoyait plutôt 33.500 avions pour 4.000 milliards. L'avionneur américain table sur une croissance de 5% du trafic passagers mondial par an d'ici à 2030. Ces estimations sont partagées par Airbus. FTB/ACT/