SOITEC perte opérationnelle courante de 70,2 millions au premier semestre, en ligne avec l'objectif

14/11/2012 - 08:22 - Option Finance

(AOF) - Soitec a essuyé une perte nette (part du groupe) de 132,3 millions d'euros au premier semestre contre une perte de 12,9 millions d'euros sur la même période de l'exercice précédent. Le spécialiste des matériaux semi-conducteurs pour les marchés de l'électronique et de l'énergie a indiqué avoir procédé à l'amortissement accéléré de certains actifs industriels et à la dépréciation d'actifs non courants. Soitec a aussi enregistré une perte opérationnelle courante de 70,2 millions, conforme à sa prévision (à comparer à une perte de 8,5 millions d'euros au premier semestre de l'exercice précédent). Le groupe explique l'accroissement de sa perte courante par la baisse significative de la demande en plaques 300 mm, l'accélération des efforts de Recherche et Développement et le renforcement des moyens alloués aux activités solaires. Déjà publié, le chiffre d'affaires a atteint 130,2 millions d'euros, en baisse de 19,9% en tenant compte d'une amélioration de la parité dollar-euro de 12,7%. A propos de ses perspectives, Soitec anticipe que son résultat opérationnel restera négatif sur l'ensemble de l'exercice 2012-2013 en raison de l'environnement économique. Dans le détail, il prévoit une croissance séquentielle des ventes de la Division Electronique au second semestre tandis qu'aucune contribution significative au chiffre d'affaires de la Division Solaire n'est prévue d'ici à la fin de l'exercice. " La trésorerie disponible à fin septembre 2012 devrait rester suffisante pour permettre de satisfaire aux enjeux et opportunités de l'exercice 2013-2014 ", a précisé la société. Elle était de 131 millions d'euros à fin septembre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Importants investissements de R&D.

Les points faibles de la valeur

- Forte concentration des clients (55% du CA avec AMD) et sectorielle (semi-conducteurs) ; - Commercialisation par AMD de processeurs non-SOI : inquiétudes récurrentes d'abandon de la technologie SOI ; - Faible visibilité des résultats ; - Intel, leader mondial du semi-conducteur, n'est toujours pas client ; - Absence du segment des smartphones ; - Diversification couteuse dans le Solaire pesant lourdement sur les résultats ; - Valeur très volatile (flottant >90%).

Comment suivre la valeur

- Valeur très cyclique dépendant des commandes des fabricants de puces et donc des débouchés de secteurs comme l'informatique, la téléphonie mobile, l'électronique grand public, l'électronique embarquée, ou encore la domotique ; - Profil " early cyclique " car en amont de la chaîne de production ; - Forte corrélation du titre avec l'actualité d'AMD et aux déclarations des fabricants de puces ; - Forte dépendance aux évolutions du dollar (quasi-totalité des ventes facturée en dollar) ; - Catalyseur boursier : annonce de contrat dans la téléphonie mobile ou les Led et le photovoltaïque.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Semi-conducteurs

Le marché est actuellement soumis à un virage industriel avec un attrait pour la production de puces sur une galette de silicium de 450 millimètres de diamètre, contre 300 pour les plus grandes aujourd'hui. Les acteurs des semi-conducteurs cherchent à se positionner sur ce créneau, qui recouvre un processus de fabrication qui doit abaisser les coûts de production des puces électroniques de 30%. Le cabinet de conseil Decision estime qu'une usine produisant des galettes de 450 mm de diameter avec les technologies les plus avancées coûtera jusqu'à 10 milliards de dollars, contre 7,5 milliards de dollars actuellement en 300 mm. Pour le moment, seuls Intel et le taïwanais TSMC ont lancé des usines en 450 mm. Un autre géant du secteur, Samsung, travaille avec Intel, TSMC et IBM sur la technologie 450 mm, via une alliance de R&D. L'Europe est pour l'instant en retard car les fabricants de puces tels qu'Infineon et STMicroelectronics, rechignent à investir. FTB/ACT/