EADS lance un audit externe sur les affaires de pots-de-vin

15/11/2012 - 16:09 - Option Finance

(AOF) - EADS a confié au cabinet Ethic Intelligence, un audit externe de son système de Compliance (conformité). En d'autres termes, Ethic Intelligence va s'interroger si EADS, ses filiales et ses employés suivent correctement les procédures, les lois et les règlements. Cet examen de conformité qui débutera immédiatement devrait rendre ses premières conclusions d'ici la fin du mois de février 2013. Cette déclaration survient peu de temps après que le groupe d'aéronautique ait été perquisitionné en Allemagne dans le cadre d'une enquête sur des 'dessous de table' concernant sa filiale Eurofighter. Ces soupçons pèsent sur la vente d'avions de combat à l'Autriche. Tom Enders a souligné à cet égard: "Je prends ces allégations très au sérieux et EADS coopère pleinement avec les ministères publics dans le cadre de cette affaire." Par ailleurs, le groupe a tenu à apporter des éléments de précisions concernant une autre affaire qui a entrainé l'ouverture d'une enquête pénale en août dernier par l'organe de répression des fraudes britannique (Serious Fraud Office). Le SFO soupçonnait GPT, filiale d'EADS, d'avoir remporté un contrat de 3,3 milliards de dollars moyennant le versement de pots-de-vin à des Saoudiens. EADS qui avait engagé PricewaterhouseCoopers afin d'éclaircir cette affaire a prévenu que l'étude ne révélait aucune preuve suggérant que la filiale ait demandé à un tiers de faire en leur nom des paiements frauduleux.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Forte implantations dans les pays émergents (environ 50% de l'activité) et auprès de leurs compagnies aériennes ; - Succès commercial de l'A380 ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes ; - Retour de la distribution de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par l'ouverture de négocations en vue d'un projet de fusion avec le britannique BAE dans la Défense (opération jugée défensive, forts risques d'intégration, dilution de la dynamique d'Airbus dans le nouvel ensemble, risque de détournement de programmes complexes comme A350) ; - Déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé ; - Risques persistants sur le programme A350 XWB ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Secteur du transport aérien pénalisé par le durcissement des conditions de crédit ; - Activités Défense exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation des résultats d'EADS à ceux d'Airbus ; - Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires ; - Prévisions de livraisons d'avions = indicateur clé pour évaluer la santé des compagnies aériennes ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques. A suivre notamment ceux dans les pays émergents (en septembre en Chine et en novembre à Dubaï); - A suivre également le développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - A suivre, les négociations en cours avec BAE ainsi que le tour de table d'EADS et l'évolution du Directoire (sortie très probable à terme de Daimler et Lagardère). - A surveiller également les ambitions de la Chine dans l'aviation civile.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les grands avionneurs sont optimistes pour 2012 car ni le ralentissement économique mondial, ni la crise de la dette européenne, ni les incertitudes au Moyen Orient, ne suffisent à freiner la croissance du trafic aérien . La demande en nouveaux avions reste par conséquent toujours aussi forte, même si le financement des achats d'avions plus " écologiques " comme l'A320 NEO ou le B737 Max Boeing, reste assez difficile. Boeing a revu à la hausse ses prévisions du marché aéronautique à vingt ans. Il anticipe désormais la livraison de 34.000 nouveaux avions pour 4.500 milliards de dollars (3.600 milliards d'euros) sur la période. Jusqu'à présent il prévoyait plutôt 33.500 avions pour 4.000 milliards. L'avionneur américain table sur une croissance de 5% du trafic passagers mondial par an d'ici à 2030. Ces estimations sont partagées par Airbus. FTB/ACT/