Dégradation de la note de la France : un mal pour un bien ?

20/11/2012 - 13:54 - Sicavonline (mis à jour le : 16/01/2013 - 16:41)
Dégradation de la note de la France : un mal pour un bien ?

Après Standard & Poor's en janvier dernier, c'est aujourd'hui au tour de l'agence de notation Moody's de dégrader la note de la dette publique française de AAA à AA1. A la suite des rapports Gallois et du FMI, ainsi que du dossier de The Economist, la question de la capacité de la France à se réformer pour retrouver de la croissance est posée. Pourquoi cette dégradation et quelles conséquences peut-elle avoir sur les marchés financiers et l'activité économique de la France ?

La France perd son AAA : les raisons de la sanction

Le verdict est tombé : lundi 19 novembre 2012, l'agence de notation Moody's a dégradé la note de la dette publique française de AAA à AA1. Pour expliquer cette dégradation de la note de la France, Moody's avance trois raisons. L'agence questionne tout d'abord la capacité de la France à relancer l'activité économique dans un environnement peu dynamique. Les réformes nécessaires à la croissance seront-elles mises en place ? Moody's pose également la question des engagements budgétaires pour 2013 : les chiffres de 0,8% de croissance pour 2013 et 2% pour 2014 paraissent trop optimistes pour l'agence de notation. Enfin, Moody's s'interroge sur la capacité de l'économie française, et notamment son système bancaire et financier, à faire face à des chocs négatifs provenant des pays de la zone euro.

Quelles conséquences sur les marchés financiers et sur l'économie française ?

Ces interrogations de la part de l'agence de notation font craindre une répercussion sur les marchés financiers à travers des taux d'intérêt plus élevés. Pour Philippe Waechter, directeur de la Recherche Economique chez Natixis Asset Management, le risque de voir ces taux augmenter n'est pas exclu, mais dépendra de la réaction de la France : « La question sera de savoir si cela se traduira par une incitation supplémentaire à mettre en œuvre des réformes et donner à la France la capacité de créer des emplois de façon efficace à moyen terme. Si rien ne bouge, il ne peut être exclu d'avoir des taux d'intérêt un peu plus élevés. » Cependant, Philippe Waechter préfère voir en cette dégradation de la France une opportunité pour le pays de prendre conscience de sa situation et d'agir en conséquence. « Si cela permet d'accentuer l'idée que la croissance ne viendra pas de l'extérieur mais de notre capacité à la créer, alors ce sera gagné. », déclare-t-il. Le risque d'une augmentation des taux d'intérêt n'est donc pas exclu, mais ne relève pas pour autant de l'irrémédiable... si la France se montre prompte et efficace à réagir.

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