LDD, Livret A : collecte record de 21MdsE

23/11/2012 - 10:44 - Sicavonline
LDD, Livret A : collecte record de 21MdsE

Alors que l'automne n'est habituellement pas une saison propice aux Livret A et LDD, ce mois d'octobre 2012 déroge complètement à la règle en affichant une collecte historiquement élevée. La hausse des plafonds des deux livrets a donc rapidement porté ses fruits, et l'épargne défiscalisée connaît actuellement ses heures de gloire. Quelles sont les conséquences de cet engouement sur l'activité économique française ?

Un mois après la hausse des plafonds du livret A et du LDD (Livret de Développement Durable), la collecte réalisée au mois d'octobre 2012 a été historiquement élevée. Les deux livrets ont collecté en octobre 21,29 milliards d'euros nets, et leurs encours atteignent désormais 325,5 milliards d'euros, du jamais vu. Un record surprenant pour un mois d'octobre où impôts et dépenses de rentrée brident habituellement l'épargne...

Livret A, LDD : pourquoi ce record ?

Cette croissance record de l'épargne défiscalisée est la conséquence directe du relèvement des plafonds du Livret A et du LDD. En effet, conformément aux promesses de campagne de François Hollande, le gouvernement Ayrault a relevé au 1er octobre les plafonds du livret A (de 15 300 à 19 125 euros) et du LDD (de 6000 à 12 000 euros). Sachant que 6,6 Mds de LDD et 5,2 Mds de Livret A étaient déjà au plafond avant le relèvement, l'effet ne s'est pas fait attendre... Mais selon Philippe Crevel, économiste et Secrétaire Général du Cercle des Epargnants, les augmentations d'impôt annoncées par le gouvernement sont également entrées en jeu. « L'impact des augmentations d'impôt par le Gouvernement est double. Premièrement, l'assujettissement des livrets bancaires, des dividendes et des intérêts des obligations au barème de l'impôt sur le revenu a rendu plus attractif l'épargne défiscalisée. Deuxièmement, quand un gouvernement annonce des augmentations d'impôt, les Français ont tendance à accroître leur effort d'épargne de précaution. » explique l'économiste.

Hausse des plafonds Livret A et LDD : quelles conséquences ?

Une partie de cette épargne permettra de financer la politique en faveur du logement social ainsi que la future Banque Publique d'Investissement. Mais selon Philippe Crevel, « aujourd'hui, le logement social souffre plus de pénuries de foncier. Les ressources collectées sont surabondantes. » Une mesure qui ne prendrait donc pas le problème à sa source... mais ne ferait qu'accroître des ressources déjà abondantes. « Par ailleurs, l'épargne défiscalisée n'assure pas la meilleure allocation de l'épargne. C'est la Caisse des dépôts qui effectue la transformation de l'épargne courte en ressources longues pour le logement social ou les collectivités locales. Pour assurer la liquidité et la garantie de capital, la moitié de l'épargne collectée dans le cadre du LDD et du Livret A doit être placée à court terme et en placements sûrs (obligations d'Etat...). » ajoute l'économiste. Au moment où la France vient de perdre son triple A, les obligations de l'Etat français ne sont sûrement pas la meilleure option. De plus, en incitant les français à placer leur argent sur le LDD et Livret A, le gouvernement favorise une épargne de court terme, au détriment des placements en actions et obligations. « Or, dans le rapport Gallois comme dans le pacte de compétitivité du Gouvernement, il était bien indiqué qu'il faut favoriser une épargne de longue terme, orientée vers les entreprises afin qu'elles puissent accroître leurs fonds propres. » rappelle Philippe Crevel. Et cette tendance à l'épargne de court terme devrait s'accentuer : une nouvelle hausse du plafond du Livret A à 22 950 euros est prévue dans les mois à venir.

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