EADS : François Hollande confirme la révison du pacte d'actionnaires

26/11/2012 - 08:29 - Option Finance

(AOF) - Le pacte d'actionnaires d'EADS va être revu dans les prochaines semaines, a déclaré vendredi François Hollande. Nous sommes amenés nécessairement à revoir les compositions respectives du capital et redéfinir le pacte d'actionnaires, tout ça va se faire au cours des prochaines semaines", a annoncé le président François Hollande lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet européen de Bruxelles. Cette déclaration est survenue alors que les incertitudes sur la gouvernance d'EADS continuent de peser sur le titre qui a cédé environ 17% depuis l'annonce du projet de fusion avorté avec BAE System, le 12 septembre dernier. Vendredi dernier, les investisseurs ont mal réagi (-1,37% à 24,895 pour EADS) à un article du Handelsblatt indiquant que gouvernements allemand et français visaient bien la détention d'une part de 12% du capital chacun, comme la presse l'indiquait déjà ces derniers jours. La France, qui détient 15% du capital, vendrait 3% à l'Allemagne, qui achèterait une part de seulement 1,5% auprès de Daimler. Le constructeur allemand, qui souhaite se désengager, céderait donc l'essentiel de sa participation de 15% sur le marché. Les analystes soulignent qu'en rompant le pacte d'actionnaires, la France et l'Allemagne faciliteraient la sortie, à terme, de Lagardère et Daimler. Ce qui entraînerait un afflux de papier potentiel sur le marché l'année prochaine. Du côté de la France, l'Etat et Lagardère détiennent actuellement 22,5% du capital d'EADS mais Arnaud Lagardère souhaite se séparer de ses 7,5% en 2013. Fitch estime que la réorganisation de la gouvernance n'améliorerait pas significativement les problèmes de gouvernance au sein du groupe. Ces changements ne modifieraient pas la perception selon laquelle EADS est une entreprise contrôlée par des Etats, ce qui réduit ses chances de gagner de gros contrats à l'export dans la défense.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Forte implantations dans les pays émergents (environ 50% de l'activité) et auprès de leurs compagnies aériennes ; - Succès commercial de l'A380 ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes ; - Retour de la distribution de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par l'ouverture de négocations en vue d'un projet de fusion avec le britannique BAE dans la Défense (opération jugée défensive, forts risques d'intégration, dilution de la dynamique d'Airbus dans le nouvel ensemble, risque de détournement de programmes complexes comme A350) ; - Déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé ; - Risques persistants sur le programme A350 XWB ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Secteur du transport aérien pénalisé par le durcissement des conditions de crédit ; - Activités Défense exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation des résultats d'EADS à ceux d'Airbus ; - Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires ; - Prévisions de livraisons d'avions = indicateur clé pour évaluer la santé des compagnies aériennes ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques. A suivre notamment ceux dans les pays émergents (en septembre en Chine et en novembre à Dubaï); - A suivre également le développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - A suivre, les négociations en cours avec BAE ainsi que le tour de table d'EADS et l'évolution du Directoire (sortie très probable à terme de Daimler et Lagardère). - A surveiller également les ambitions de la Chine dans l'aviation civile.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les grands avionneurs sont optimistes pour 2012 car ni le ralentissement économique mondial, ni la crise de la dette européenne, ni les incertitudes au Moyen Orient, ne suffisent à freiner la croissance du trafic aérien . La demande en nouveaux avions reste par conséquent toujours aussi forte, même si le financement des achats d'avions plus " écologiques " comme l'A320 NEO ou le B737 Max Boeing, reste assez difficile. Boeing a revu à la hausse ses prévisions du marché aéronautique à vingt ans. Il anticipe désormais la livraison de 34.000 nouveaux avions pour 4.500 milliards de dollars (3.600 milliards d'euros) sur la période. Jusqu'à présent il prévoyait plutôt 33.500 avions pour 4.000 milliards. L'avionneur américain table sur une croissance de 5% du trafic passagers mondial par an d'ici à 2030. Ces estimations sont partagées par Airbus. FTB/ACT/