360 AM : le rally obligataire reflète la réévalutation des risques

29/11/2012 - 11:02 - Option Finance

(AOF / Funds) - "On assiste aujourd'hui à un rally très fort, sur le crédit" remarque 360 AM, la société de gestion entrepreneuriale française. Bien que moins important que celui constaté en 2009, le rendement des obligations corporate s'est tout de même rapproché des taux réputés sans risque. Cette revalorisation découle d'un brutal essor de la demande, que le dynamisme pourtant bien réel du marché primaire n'a pas suffi à étancher, estime 360 AM. A un tel point que certains investisseurs commencent à craindre l'apparition d'une bulle souligne l'analyste avant de préciser :"Dit autrement : les spreads aujourd'hui affichés pourraient ne plus rémunérer suffisamment le risque". Pour 360 AM, le véritable moteur de la revalorisation de ces marchés réside dans l'évaporation de la menace d'un éclatement de l'euro, avec son cortège de faillites bancaires et de forces dépressionnistes. Alors que l'an passé, les investisseurs en étaient encore à se demander dans quelle devise ils allaient se faire rembourser le principal à échéance, la volonté affichée par la BCE de maintenir l'intégrité de la zone a fini de les rassurer. Cette normalisation signe le retour du microéconomique sur le risque pays. A la recherche d'un rendement que l'obligataire souverain ne leur offre plus, les investisseurs se sont massivement repositionnés sur les obligations corporate, la place de ces derniers dans les allocations se renforçant à mesure que s'affirmait leur confiance dans l'intégrité de la zone euro. Sans surprise, ce sont les émetteurs d'Europe du Sud (comme Portugal Telecom), les plus affectés par le risque d'un éclatement de la zone, qui ont le plus profité de ce retour au calme. La brutalité du rally depuis un an reflète donc davantage la réévaluation des risques qu'un mouvement de marché assimilable à la création d'une bulle. Et elle s'explique par un rééquilibrage d'autant plus vif que les bilans des entreprises se sont fortement assainis depuis 2008 et que les dernières émissions ont été essentiellement affectées à des fins de refinancement, sans augmentation excessive des leviers. AUT/MAF